Le ministre luxembourgeois des affaires étrangères demande à l’Allemagne où le président égyptien banni a été hospitalisé à plusieurs reprises de ne pas refuser de l’accueillir.
L'Allemagne devrait envisager d'accueillir le président égyptien Hosni Moubarak s'il venait à quitter son pays, estime le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn dans une interview au quotidien allemand Tagesspiegel paru mercredi.
"Il faudrait le faire, si c'est nécessaire", a affirmé M. Asselborn qui réagissait à des informations de presse selon lesquelles M. Moubarak pourrait effectuer "un bilan médical prolongé" en Allemagne avant de quitter la présidence de son pays à l'automne.
Si M. Moubarak a besoin d'un traitement médical "l'Allemagne ne devrait pas le refuser", a-t-il ajouté.
Selon le site en ligne du magazine allemand Spiegel, "des réflexions sur un possible séjour hospitalier de Moubarak en Allemagne sont plus concrètes que ce que l'on croyait jusque-là".
"Des discussions préparatoires avec les hôpitaux adéquats sont en cours, en particulier avec la clinique Max-Grundig à Bühl dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne)", affirme Spiegel Online en citant des sources proches de cette clinique.
Interrogé sur une venue possible de M. Moubarak en Allemagne, le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a dit: "A cette heure, je ne suis au courant d'aucun souhait en ce sens".
"C'est pourquoi je ne vois aucune raison, en tant que ministre des Affaires étrangères, de spéculer là-dessus", a-t-il ajouté devant des journalistes.
"Ce débat a démarré parce que le président Moubarak a déjà reçu à plusieurs reprises dans le passé des soins en Allemagne", a relevé M. Westerwelle.
Dès lundi, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, avait déclaré qu'il n'y avait eu "ni demande officielle, ni demande officieuse concernant un tel séjour".
M. Moubarak a subi en mars 2010 une ablation de la vésicule biliaire et s'est fait retirer un polype du duodénum à la clinique d'Heidelberg (sud-ouest), selon ses bulletins de santé officiels. En l'absence alors d'un vice-président chargé de l'intérim, M. Moubarak avait confié ses prérogatives au Premier ministre Ahmed Nazif, le temps de son hospitalisation.
M. Moubarak avait déjà été hospitalisé en 2004 en Allemagne pour une hernie discale, toujours selon ses bulletins de santé.