Le fils d’un responsable saoudien figure parmi les tués. Et 7 chefs de milices ont été abattus.
Une semaine à peine après l’unification de certaines milices syriennes regroupées sous l’égide du Front Islamique et patronné par l’Arabie saoudite, l’attaque attendue est survenue.
Mais d'aucuns médias sont unanimes : elle s’est soldée par un échec. Son objectif étant de briser l’encerclement de la Ghouta orientale imposé depuis le mois d’avril dernier, et de reprendre la localité stratégique de Oteiba, (30 km de Damas) point de passage incontournable des miliciens en provenance de Deraa.
Les sites proches des rebelles ont fait état de l’occupation de six villages. Sans qu'Oteiba ne tombe entre leurs mains.
Selon le journal libanais al-Akhbar, 5000 miliciens ont participé à l’attaque. Il semble aussi que les milices d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique en Irak et au Levant et le front al-Nosra, via sa brigade verte, Katiba al-Khadraa y aient aussi pris part. Une partie des effectifs engagés, venus de Jordanie, disposaient d’armes lourdes et de blindés légers.
L’attaque a été surprenante, de par sa violence inouïe et quelques positions secondaires son tombées. 65 militaires réguliers et leurs supplétifs, des membres des comités populaires ont été tués.
Des saoudiens et libanais
Après avoir été déroutée quelque temps, l’armée syrienne a repris l’initiative et lancé la contre-offensive, infligeant de lourdes pertes dans les rangs des miliciens. Il est question de plus de 300 tués parmi eux, dont des chefs de milices. 7 chefs de brigades, selon le site de l’opposition syrienne Syria Truth (ST). Dont Abdel Ghafour Darwiche, qui était le chef du bataillon Kaakaa Ben Amro Tamimiqui a péri dans la région Deir Salmane ( voir photo à droite).Un chef de l'EIIL, Adnane Khatib a lui aussi p6ri, selon alAlam.
ST assure aussi que près du tiers des tués ne sont pas de nationalité syrienne: 41 miliciens de l’EIIL et du front, alors que tous les autres appartiennent au front islamique. La première en a revendiqué une vingtaine, dont une dizaine de Saoudiens.
Parmi ces miliciens saoudiens tués est mentionné le fils d’un éminent religieux membre du Conseil permanent du Décret religieux ( ifta) dans le royaume. Mais cette identité est contestée par Syria Truth, selon laquelle il est par contre Motlak Abdel Motlak, le fils du directeur du département des affaires des officiers de la garde royale saoudienne.
Toujours selon ST, lundi, les sites d’Al-Qaïda en rendu compte de la mort de 40 saoudiens dans plusieurs régions syriennes, dont 13 à Alep, dans le quartier cheikh Said.
Les médias syriens, relayant des blogs du front al-Nosra ont également parlé de la mort d’une quinzaine de libanais, dont Fawaz Morebi, un proche du député libanais, Mouin Morebi, dirigeant du courant du Futur (pro saoudien). Dans un premier temps, ces blogs avaient indiqué qu’il s’agissait de son frère. Ce député est connu au Liban pour ses positions politiques flamboyantes, dans lesquelles il attise ouvertement les haines inter confessionnelles.
L’armée syrienne est parvenue à récupérer une partie du terrain perdue. Selon alAkhbar, elle a désormais changé ses règles du jeu: elle ne se contentera plus d’assiéger les rebelles et compte les pourchasser et les liquider.
Damas : les voitures piégées de nouveau
Damas a été rendez-vous ce mardi avec le retour des voitures piégées : le véhicule conduit par un kamikaze a été garé dans une station de bus et de voitures de taxis dans la région de Soumariyyé, à l’entrée ouest de la capitale, tuant une quinzaine de personnes et en blessant des dizaines d’autres, dont 9 civils ( dont deux enfants) et 6 militaires, selon l’AFP, citant l’OSDH.
L’agence a aussi rendu compte de la mort de quatre personnes, dont trois femmes, tuées mardi par la chute d'obus dans le centre de Damas et dans le quartier de Barzé, situé dans le nord de la capitale.
Depuis des mois, des obus tirés par des miliciens tombent quotidiennement sur la capitale, notamment sur les quartiers à la majorité chrétienne de Bab Touma et Qassar, poussant des habitants à la fuite.
Nouveau massacre chrétien
Dans le Qalamoune, le personnel médical de l’hôpital de la localité à majorité chrétienne, Deir Atiyyé, a été victime d’un massacre perpétré par les miliciens.
10 de ses membres ont péri, dont 5 médecins et 5 infirmiers, révèle le ministre syrien de la santé, cité par alAlam.
Et dans la localité voisine Nabak, selon la chaine arabophone AlMayadeen, l’armée syrienne s’est emparée de plusieurs quartiers. L’AFP avait pour sa part rendu compte de la mort de 7 personnes dans cette localité, alors que de violents combats ont également lieu dans les environs de la base du bataillon 22 près de Douma.
Dans les environs du Qalamoune proches du Liban, une centaine de miliciens auraient été capturés par l’armée régulière, indique le site aleppin Tahtel-Mijhar.
Alors qu’à Alep, ce sont 11 civils qui ont été tués lundi dans un pilonnage aux obus contre le quartier de Jamiliyyé, qui se trouve dans le secteur ouest, contrôlée par les forces gouvernementales.
A Homs, les forces gouvernementales ont réalisé une avancée en contrôlant la totalité du quartier de Jobar, après de violents combats et en avançant à Jouret-chiah.