L"implication du Hezbollah en Syrie est au coeur des préoccupations des dirigeants saoudiens.
Beaucoup et peu de choses en même temps ont été dites sur la visite du chef de l’État libanais en Arabie saoudite, il y a deux semaines.
Beaucoup de choses, sur l’accueil qui lui a été réservé, le plus fastueux pour un président libanais. Dans le sens que des centaines de la famille royale ont participé au festinb auquel il a été convié par le prince héritier, Salmane ben Abdel Aziz, lequel l’avait en personne accueilli à l’aéroport, en présence également d’un grand nombre de membres de la famille royale, qu’il a été tout le temps escorté par le ministre Abdel Aziz Khoja, et qu’on l’a installé dans le pavillon du palais consacré généralement aux invités de grande valeur, et où un grand nombre de princes influents l’ont visité !
Et très peu de choses ont été dites, surtout sur la rencontre qu’il a eue avec le monarque saoudien. Si ce n’est la présence, aussi imposante qu’imposée de Saad Hariri, inconvenante en sa qualité de chef du courant du Futur qui n’occupe pour le moment aucun poste officiel.
Il est dit, rapporte le journal libanais al-Akbar, que le chef de l’État libanais n’était même pas en mesure de contester cette présence, tellement elle lui a paru incontestable pour ses hôtes. De même, il n’a pas, semble-t-il, trouvé l’occasion d’entamer avec le monarque du royaume wahhabite la formation du gouvernement libanais, bloqué depuis plusieurs mois par un NON catégorique de sa majesté : pas question que le Hezbollah y participe, et relayé à profusion par les dirigeants du camp du 14-Mars.
Tout juste s’il a pu vanter le « rôle positif de l’Arabie pour sauvegarder le Liban, sa stabilité économique et sécuritaire », sans oublier de se plaindre que le Liban a perdu 7 milliard de dollars en raison de la crise syrienne, et de mettre en garde que la situation sécuritaire à Tripoli risquait d’embraser tout le pays.
Dans les quelques mots prononcés par le roi Abdallah, avec beaucoup de passivité, selon le quotidien libanais, c’est le Hezbollah qui a eu la part de gâteau : « Tu dois envoyer l’armée pour empêcher le Hezbollah de s’ingérer en Syrie », l’a-t-il sommé de faire. Ce qui, semble-t-il, a troublé le chef de l’État libanais. Ceci voulant dire que l’armée libanaise se devait aux yeux du monarque saoudien de rentrer dans un conflit armé avec le parti libanais de la résistance !
C’est à ce moment que Hariri est entré en jeu, en prononçant une longue intervention , relativement, dans laquelle, après avoir pris la permission de sa majesté, il a loué Sleïmane, beaucoup trop, arguant qu’il déploie des efforts inouïs pour écarter le Liban de ce qui se passe en Syrie, assurant que s’il pouvait le faire, il l’aurait fait, et évoquant comme raison les équilibres libanais fragiles, qui empêchent l’armée d’affronter le Hezbollah.
On dit que de retour à Beyrouth, le président libanais est bien déçu : le seul message qu’il a compris de son voyage à Riad est que le Liban restera la scène d’une confrontation violente, durant les mois prochains.