Les installations israéliennes sont dispersées le long de la frontière allant de Naqoura à Maïs el-Jabal, la porte de Fatmé, Adaïssé, et jusqu’à la porte des fermes de Chebaa et Abbassiyé.
A la veille d’une réunion de la commission parlementaire de l’Information et des Télécommunications, en présence de diplomates étrangers, consacrée à la question de l’espionnage du Liban par "Israël", l’Etat hébreu a installé du nouveau matériel non loin de la frontière.
Le correspondant du quotidien As Safir dans la région de Chébaa, Tarek Abou Hamdane, a indiqué que des équipes d’ouvriers et de techniciens israéliens, protégés par des soldats, ont installé une nouvelle station d’écoute à Jabal el-Cheikh (Mont Hermon), en territoire syrien occupé.
Ce site est équipé de matériel et d'appareils d'espionnage permettant à l'Etat hébreu de surveiller les régions de Hasbaya, Arkoub, Rachaya, au Liban-sud, ainsi que la Békaa et d'autres régions de l'est du Liban. Le correspondant d’As Safir précise qu'un drone survolait la région pendant que les équipes installaient le matériel.
Le programme d’espionnage systématique du Liban par Israël avait été révélé, début novembre, par le chef du Législatif, Nabih Berry, qui avait dénoncé un «dispositif d’espionnage sans précédent dans le monde». M. Berry avait expliqué que «les stations d’espionnage installées sont dotées du matériel et des techniques les plus modernes et couvrent l’ensemble du territoire libanais. Elles sont reliées à des centre d’écoutes, installés sur le mont Hermon, dans les fermes de Chebaa et à Tel-Aviv».
Les installations israéliennes sont dispersées le long de la frontière allant de Naqoura à Maïs el-Jabal, la porte de Fatmé, Adaïssé, et jusqu'à la porte des fermes de Chebaa et Abbassiyé. Elles consistent en des antennes de réception, des radars et du matériel pour l'analyse des données, ainsi que des robots utilisés récemment pour remplacer les soldats.
Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, avait également longuement évoqué cette question lors d’un discours prononcé le 13 novembre à l’occasion de la commémoration de Achoura. Il avait assuré que le Hezbollah est capable de faire «beaucoup de choses» pour contrer l'espionnage israélien au Liban, appelant toutefois l’Etat à assumer ses responsabilités dans ce domaine. Mais si l’Etat a besoin de l’aide de la Résistance, celle-ci n’hésiterait pas à faire son devoir.
Réunie à la demande de M. Berry à la mi-novembre, la commission parlementaire des Télécommunications avait annoncé que le Liban allait déposer une plainte au Conseil de sécurité de l'Onu et des autres organisations internationales concernées.
Citant les ambassadeurs de certaines grandes puissances au Liban, le quotidien Ad Diyar avait indiqué que les Israéliens bombarderont tout pylône qui serait installé par le gouvernement Liban ou le Hezbollah pour faire face au matériel d’espionnage d’Israël. Les diplomates avaient exprimé leurs craintes que cela ne provoque une nouvelle guerre entre les deux pays.
Qualifiée par As Safir de «provocation», l’installation du nouveau matériel intervient à la veille d’une nouvelle réunion de la Commission parlementaire de l’Information et des Télécommunication, en présence des ministres libanais concernés, des ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, de la cheffe de la Délégation de l’Union européenne au Liban, du représentant de Ban Ki-moon à Beyrouth et du chef de la Finul, déployée au Liban-Sud.
Mediarama