Et Zarif assure que l’Iran refusera qu’on lui impose son niveau d’enrichissement d’uranium
Le président iranien Hassan Rohani a exclu "à 100%" un démantèlement des installations nucléaires en Iran, après l'accord de Genève sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, dans une interview au Financial Times publiée vendredi.
A la question de savoir si le démantèlement des installations nucléaires de son pays était une "ligne rouge" à ne pas franchir pour son gouvernement, le dirigeant a répondu: "à cent pour cent".
Dans cette interview, Hassan Rohani a également suggéré que les relations entre Téhéran et Washington pourraient encore s'améliorer.
"Les problèmes entre l'Iran et les Etats-Unis sont très compliqués et ne peuvent pas être résolus dans un court laps de temps. Malgré les complications, il y a eu une ouverture ces cent derniers jours, qui peut encore s'élargir", a-t-il estimé.
Zarif : L'Iran refusera qu'on lui impose son niveau d'enrichissement d'uranium
Pour sa part, le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a indiqué que c’est à l'Iran de décider lui-même du niveau d'enrichissement d'uranium dont il aura besoin.
"Seuls les détails (de l'enrichissement) sont négociables dans la phase finale des négociations" avec les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), a-t-il expliqué selon l'agence officielle Irna.
Selon les médias iraniens, le ministre iranien a fait ces déclarations à la presse après des entretiens dans la ville sainte de Qom, où il a rencontré vendredi des dignitaires religieux pour leur expliquer les détails de l'accord intérimaire conclu le 24 novembre avec les grandes puissances à Genève.
Selon l'accord de Genève, qui ouvre la voie à six mois de délicates tractations pour obtenir un accord "complet", Téhéran a accepté de limiter son niveau d'enrichissement d'uranium à moins de 5% en attendant un accord définitif avec les grandes puissances.
En contrepartie d'une suspension partielle des sanctions internationales qui étouffent son économie, l'Iran a également accepté de transformer la moitié de son stock d'uranium enrichi à 20% (environ 200 kilogrammes) en combustible pour le réacteur médical de Téhéran et de ramener le niveau de l'autre moitié à moins de 5%.
Selon les médias iraniens, l'Iran et le 5+1 ont convenu de négocier un accord définitif qui, notamment, "définira un programme d'enrichissement avec des paramètres acceptés par les deux parties, conformément aux besoins".
Cet accord devrait également déterminer "le volume et le niveau des activités d'enrichissement, la capacité, l'endroit où elles sont menées et les stocks d'uranium que l'Iran pourra avoir pour une période donnée", selon les mêmes sources.
"Nous avons toujours dit qu'on ne permettra pas que quelqu'un d'autre (les autres pays, NDLR) définisse les besoins de l'Iran" en ce qui concerne l'enrichissement, a insisté le ministre iranien, cité par l'agence Fars.