Durant la semaine écoulée, des habitants de Jabal Mohsen ont été attaqués en rentrant de leur travail.

Trois personnes ont été tuées et une dizaine d'autres blessées samedi dans la ville libanaise de Tripoli (nord), dans de nouveaux affrontements, selon une source au sein des services de sécurité.
  

La deuxième plus grande ville du Liban est régulièrement le théâtre de flambées de violences qui touchent notamment deux quartiers misérables du nord: Bab al-Tebbaneh, place forte des salafistes favorables à l’insurrection en Syrie, et Jabal Mohsen, fief des alaouites acquis au président Bachar al-Assad, dont ils partagent la confession.
 

Deux personnes: un adolescent de 15 ans, Omar al-Hasmawi, et un homme d'une trentaine d'années, Jihad Merab, ont été tuées et sept blessés durant des affrontements samedi matin entre Jabal Mohsen et Bab al-Tebbaneh, a déclaré cette source à l'AFP.
L'adolescent a été tué dans une école proche de Bab al-Tebbaneh. Après son décès, l'armée a évacué l'école Loqman, et les autres établissements scolaires de la ville ont fermé leurs portes pour la journée.
 Un troisième habitant a été tué dans Bab al-Tebbaneh, sans qu'il soit possible dans l'immédiat de connaître son âge ou son identité, a précisé la source.
  
L'armée libanaise a de son côté fait état de deux soldats blessés dans ces échanges de tirs, alors que qu'elle est déployée dans le secteur pour tenter de séparer les belligérants et d'apaiser les tensions.
  

Un habitant de Jabal Mohsen a en outre été blessé par des tirs samedi matin alors qu'il passait dans un secteur sunnite.

La traque des Alaouites  

Les tensions se sont aggravées dans la ville , depuis que des hommes armés se sont mis à traquer les habitants de Jabal Mohsen, à leur sortie de leur quartier. 

Jeudi, ils ont ouvert le feu sur quatre ouvriers de confession alaouite qui rentraient à pied chez eux après leur journée de travail, suscitant la colère dans les milieux alaouites.
  

Un manifestant tué

Toujours dans le nord du Liban, l'armée a annoncé la mort d'un homme tué dans la nuit de vendredi à samedi au cours de manifestations déclenchées par l'arrestation d'un habitant soupçonné d’être lié au double attentat suicide ayant touché la banlieue sud de Beyrouth le 19 novembre.
  

Dans son communiqué, l'armée libanaise a expliqué avoir répliqué à des tirs de manifestants, tuant une personne, alors qu'elle tentait de rouvrir une route bloquée par les protestataires.
  

L'attentat du 19 novembre, qui avait fait 25 morts devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth, avait été revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda. Les deux auteurs kamikazes de l’attentat se sont avérés être  des partisans d’un religieux libanais, Ahmad al-Assir recherché par la justice libanaise pour meurtres de militaires libanais.
 
  

3 roquettes Grad près de la frontière avec la Syrie
  
L'armée libanaise a annoncé samedi avoir désamorcé trois roquettes Grad prêtes à être tirées, découvertes à Al-Qaa, une région de l'est du Liban frontalière de la Syrie.
  
Dans un communiqué, le commandement de l'armée précise qu'un expert militaire a procédé vendredi après-midi au démantèlement des trois roquettes de 107 mm de diamètre, ajoutant que la police militaire avait ouvert une enquête sur l'affaire.
  

Al-Qaa, limitrophe de la province syrienne de Homs, est située dans une zone frontalière poreuse où de multiples points de passages clandestins servent à des trafics en tout genre et au passage de réfugiés fuyant la guerre en Syrie.
Mais ce trafic s'est ralenti récemment avec la reprise par l'armée syrienne des villages proches d'Al-Qaa.
 
 Al-Qaa et Aarsal, un village distant d'une dizaine de kilomètres, sont deux foyers favorables à la rébellion syrienne dans la région de la Bekaa.
  
Selon le quotidien libanais An-Nahar, les trois roquettes Grad découvertes à Al-Qaa étaient prêtes à être tirées en direction de la région du Hermel, non loin de Baalbek, un bastion du Hezbollah.