Les échanges de tirs sont quotidiens dans cette ville historique.
Des rebelles syriens se sont emparés durant la nuit de
dimanche à lundi du coeur historique de la ville chrétienne de Maaloula en lançant
des pneus remplis d'explosifs sur les soldats.
Selon une source
au sein des services de sécurité, les rebelles, dont des terroristes du Front
al-Nosra, positionnés en haut de la falaise de grès surplombant la ville, ont
fait rouler dans la nuit un grand nombre de pneus bourrés d'explosifs sur les
soldats déployés en bas de cette cité, aujourd'hui déserte.
Attaque contre les soeurs du couvent
Radio Vatican a fait savoir que douze religieuses orthodoxes
"syriennes et libanaises" ont été emmenées de force de leur couvent
par des terroristes.
Le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario
Zenari, cité par la radio, affirme qu'il s'agit de "douze soeurs syriennes
et libanaises".
"Il semble que les rebelles jihadistes les aient
conduites dans le nord vers Yabrud. On ne connaît pas encore les motifs de
cette action de la part des rebelles: s'il s'agit d'un enlèvement ou d'une
prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula", a
précisé le nonce, qui se montre prudent avant de parler d'enlèvement. L'agence
catholique spécialisée AsiaNews affirme également que le Patriarcat
grec-orthodoxe a communiqué la nouvelle.
Les autorités syriennes confirment la détention des soeurs
Pour sa part, le ministère syrien des Affaires étrangères
a confirmé dans une lettre adressée au Conseil de sécurité que les groupes
terroristes ont saccagé les églises et les maisons civiles dans ladite ville
historique.
« Les groupes terroristes ont pris d’assaut le couvent de
Saint-Thècle et ont détenu la directrice du couvent et plusieurs autres sœurs.
Ils ont attaqué l’orphelinat appartenant au couvent et qui abrite plusieurs
enfants et orphelins », a indiqué le ministère.
Et de réclamer du Conseil de sécurité « une ferme condamnation
de ces actes terroristes », appelant la communauté internationale à « assumer
ses responsabilités en faisant pression sur les pays soutenant les groupes
terroristes takfiris afin qu’ils cessent leur soutien logistique et matériel ».
Le ministère syrien des Affaires étrangères a enfin
considéré que « l’échec du Conseil de Sécurité à mettre un terme aux
attaques terroristes et aux assauts contre les lieux de culte islamiques et
chrétiens en Syrie met en jeu la crédibilité de ce conseil qui appelle en permanence à
conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme ».
Une ville en proie aux combats
Selon l'agence officielle Sana, des rebelles, dont des
jihadistes du Front al-Nosra, seraient entrés dans le couvent orthodoxe de Mar
Takla, situé au milieu de la ville et jusque-là contrôlé par l'armée, où se
trouvaient 40 religieuses et orphelins.
Les rebelles,
dont des jihadistes liés à Al-Qaïda, ont pris le contrôle de la cité le 9
septembre. Trois jours plus tard, l'armée syrienne est entrée dans Maaloula
pour les chasser. Depuis, les échanges de tirs sont quotidiens.
Maaloula, située
à 55 km au nord de Damas, compte un grand nombre d'églises et de couvents. Elle
doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du
christianisme.
La majorité de
ses habitants chrétiens sont grecs-catholiques et parlent l'araméen, la langue
du Christ. Le nom de la ville vient du mot Maala, qui veut dire entrée dans
cette langue.
L'Observatoire
syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé la prise de la partie historique
de Maaloula après cinq jours de violents combats. Selon la source de sécurité,
les rebelles avaient lancé un premier assaut la semaine dernière mais avaient
échoué.
La ville est
située dans la région de Qalamoun, au nord de Damas, où l'armée syrienne mène
une offensive au terme de laquelle elle s'est emparée de Qara, de Deir Attiya
et d'une partie de Nabak.
L'armée veut
reprendre la région montagneuse de Qalamoun pour assurer une continuité
territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et Homs, plus au
nord.
Proche de la
frontière libanaise, Qalamoun, où se trouvent des dépôts d'armes, constitue la
base-arrière des insurgés pour encercler la capitale et commander l'accès à
l'autoroute stratégique Damas-Homs.
Au sud de la
Syrie, dans la province de Deraa, à Basr al-Harir, les rebelles ont par ailleurs pris un arsenal militaire
après quelques jours de combats, selon l'OSDH. Sur les photos mises en ligne
par cette organisation, un rebelle piétine la tête tranchée d'un soldat. Un
autre porte le drapeau noir de la brigade rebelle Beit al-Maqdess.
Sur les hauteurs
du Golan, de violents combats ont eu lieu lundi matin à Khan Arnabeh et Sama
Danieh.
Un obus de
mortier tiré de Syrie a atterri lundi à Majdal Chams, chef lieu des localités
druzes du Golan occupé par Israël, sans faire de victimes, ont indiqué des
témoins à l'AFP.
Une responsable
militaire israélienne a confirmé le tir mais refusé de préciser où l'obus était
tombé.
Toujours dans le
Golan, des tirs à l'arme automatique ont eu lieu lundi matin à partir de la
Syrie en direction de soldats israéliens, qui ont répliqué et "atteint une
cible visée", a indiqué une porte-parole de l'armée sans autre indication.