"Achraf Rifi joue avec le sang des habitants de la ville au moment même où elle est la cible de bombardements", selon des sources proches de Mikati.
Des sources proches du Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, dénoncent la campagne menée contre lui par l’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), Achraf Rifi, qui s’inscrivent dans le cadre d’une tentative du Courant du futur de mettre la pression sur Mikati pour l’écarter de la scène sunnite, voire de la scène politique, et plus particulièrement de sa ville Tripoli.
Ces sources ajoutent que certains partis politiques s’emploient à bloquer des solutions politico-sécuritaires dans la ville en se servant de ce qui se passait à Tripoli pour lancer une campagne de dénigrement contre M. Mikati.
Rappelons qu’une heure après un communiqué publié par le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, au sujet de la situation à Tripoli, l’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieure (FSI), Achraf Rifi, lui a demandé de «quitter son poste et d’élever la voix pour faire cesser les combats à Tripoli».
Il a notamment déclaré: «Tripoli n’acceptera pas moins que votre départ, ainsi que celui de tous les autres comploteurs, qu’ils soient responsables sécuritaires ou politiciens (…)».
Des sources proches de M. Mikati ont répliqué que «l’opinion publique doit savoir que celui qui demande à l’Etat de s’en aller est lui-même un comploteur contre Tripoli, il distribue des armes à certains des jeunes de la ville et a transformé les institutions de l’Etat en repaire pour les gangs et les hommes armés.»
Et la source proche du Premier ministre démissionnaire de poursuivre en s’adressant à Rifi: «Votre appel au départ de l’Etat vise-t-il à transformer Tripoli en repaire pour les voyous proches de vous? (Achraf Rifi) joue avec le sang des habitants de la ville au moment même où elle est la cible de bombardements. Il utilise un discours électoral qui n’aboutira à rien. Rifi est nerveux car l’armée a arrêté (dimanche) le dénommé Hatem Janzarli et six de ses miliciens, qui sont proches de l’ancien directeur des FSI. Son arrestation est intervenue après qu’il eut ouvert le feu contre une patrouille de l’armée, et le commissaire du gouvernement près du tribunal militaire, Sakr Sakr, a émis un mandat d’arrêt contre Janzarli et sept autres personnes.»
Retour du calme à Tripoli
Après plusieurs jours d'affrontements meurtriers, qui ont fait une quinzaine de morts et plus d’une centaine de blessés, le calme total est revenu ce mercredi à Tripoli, alors qu’e l’armée poursuivait ses mesures de sécurité strictes dans la ville. Ecoles, universités et commerces ont rouvert leurs portes, à l'exception de certains établissements proches de la ligne démarcation entre les quartiers de Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. Les unités de l'armée se sont déployées dans plusieurs quartiers de la ville, ont fait circuler des patrouilles et procédé à des perquisitions à la recherche de combattants armés. 21 personnes, dont un «chef de front», ont été arrêtées.
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