Le martyr Laqqis avait échappé à plusieurs tentatives d’assassinat par le passé.

Le leader martyr Hassan Laqqis
n’était pas connu dans les milieux du Hezbollah, contrairement à son ami le
martyre Imad Moughniyeh. Et ceux qui le connaissaient personnellement, ne
savaient rien sur les responsabilités et les missions dont il a été chargé.
Tout ce qu’on disait de lui c’est qu’il était un responsable militaire dans le
parti de la résistance.

 

Son assassinat

Pour la première fois dans
l’histoire des assassinats des cadres du Hezbollah, les meurtriers ont eu
recours aux tirs de balles directs.

Pour des officiers
sécuritaires experts, cette méthode d’assassinat est « risquée et
professionnelle ». Pour eux, la brigade « des libres des sunnites à
Baalbeck » qui a revendiqué l’attaque sur Twitter, n’est qu’une façade et
n’existe pas effectivement ». On a entendu parler de ce groupe suite aux
affrontements survenus à Baalbeck en septembre dernier. Quant à l’organisation
« partisans de la oumma islamique » qui a également revendiqué
l’assassinat, les services sécuritaires compétents cherchent à dévoiler sa
véritable identité. 

D’après les informations
préliminaires, Laqqis s’apprêtait à quitter sa voiture garée dans le parking de
l’immeuble où il habitait, lorsque des hommes ont ouvert le feu sur sa tête et
sa poitrine (la balle est de calibre 9mm). Ils ont ensuite quitté les lieux en
s’enfuyant à pied dans un petit pré jouxtant le parking.

Une source sécuritaire citée
par le quotidien assafir, deux personnes ont ouvert le feu sur Laqqis et que
les auteurs de l’attaque « savent bien la région et l’heure de retour du
leader à son domicile. Une personne détectait les lieux lorsque la voiture est
arrivée au parking ».

« Tous les indices confirment
qu’Israël a fourni aux auteurs de l’assassinat tous les renseignements sur la
résidence et les déplacements du martyr. Quant aux auteurs, leur identité
demeure non identifiée, toutefois on n’écarte pas qu’ils soient des takfiris
compte tenu de la nature de l’opération qui peut être assimilée à un attentat-suicide »,
assurent des sources sécuritaires au quotidien al-Akhbar. Et de poursuivre :
« Il s’agirait d’une coordination indirecte ou encore directe entre Israël
et les groupes takfiris ».

Le martyr Laqqis habitait dans
cette maison depuis trois ans. Aucune mesure sécuritaire n’a été prise devant
le bâtiment pour ne pas susciter les interrogations. Il passait quatre jours à
Beyrouth et trois autres dans son village à Baalbeck. 

Pour les dirigeants militaires
du Hezbollah, ce ne fut pas un secret que Hassan Laqqis était une cible
primordiale pour le Mossad suite à l’assassinat du Hajj Imad Moughniyeh en
2008. Malgré ce fait, le leader martyr n’a point accepté qu’on lui réserve des
convois sécuritaires, préférant choisir ses propres mesures pour se déplacer.
Il avait l’habitude de circuler seul que ce soit à Beyrouth ou à Baalbeck, sans
chauffeur. Des fois il prenait un taxi, tout comme Hajj Moughniyeh. 

 

Biographie

Hassan Laqqis est né dans une
famille riche. Il était dans les rangs du mouvement Amal avant de joindre les
rangs du Hezbollah à sa naissance. Parallèlement, il a étudié l’informatique à
l’université américaine  à Beyrouth. Il
était un ami proche du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah
dans les années 80.

Plusieurs tentatives d’assassinat

Lors de la guerre de juillet
2006, les renseignements israéliens reçoivent une information faisant état de
la présence de Laqqis dans un bâtiment à Chyah. Immédiatement, un missile israélien
s’abat sur ledit bâtiment mais Laqqis l’avait quitté à l’avance. Son fils Ali
Reza (18 ans) tombe en martyre. C’est au cours de cette même guerre que Hassan Laqqis
a échappé à une autre attaque israélienne contre lui, dans la région de la
Galerie Semaane.

Six mois
après la guerre de juillet, le leader martyr perd sa fille Aya (15 ans). Marié
avec deux femmes, Hajj Hassan a quatre filles et un garçon. Dans sa ville
natale, Baalbeck, il était connu par sa modestie et son aide aux familles déshéritées.