Et l’Europe surveille ses "Jihadistes" d’al-Qaïda" qui se rendent en Syrie et dont le nombre ne cesse de croitre!
La vie des Aleppins n'a plus aucune valeur aux yeux de la milice d’Al-Qaïda en Syrie, l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Elle semble avoir décidé d’entamer la bataille d’Alep pour conquérir les quartiers loyalistes et d'y massacrer tous ceux qui soutiennent le pouvoir actuel en Syrie.
« Quiconque soutient le régime mérite la mort, quiconque habite dans les quartiers contrôlés par le régime mérite la mort. Quand bien il prononce les deux chahadas », est le texte de la fatwa orale diffusé au sein des prêcheurs des mosquées dans la ville d’Alep, a révélé le site d’information aleppin, Tahtel-Mijhar.
La milice Ahrar esh-Sham, autre milice influente à Alep a suivi au pas l'EIIL, decrétant que tous ceux qui soutiennent le régime sont des apostats.
Mercredi, plus de 20 aleppins ont péri et 30 autres ont été blessés dans des pilonnages sporadiques de plusieurs des quartiers de cette ville, dont al-Fourqane, al-Jamililyyé, Méridien, al-Fayd et Boustane Kol-Ab. Deux obus se sont abattus dans le quartier Alep al-jadida, tuanat une dizaine de passants.
Dès l’aube du mercredi, les habitants d’Alep s’étaient réveillés sur la détonation assourdissante d’une explosion immense : un véhicule piégé de type BMB conduit par un kamikaze a explosé à la hauteur de l’entrée externe de l’hôpital al-Kindi, tuant et blessant ses gardes. Dont un lieutenant de la police syrienne.
Tout de suite après, les miliciens du Front al-Nosra, le Front islamique et le Mouvement Aube du Levant ont lancé l’assaut pour s’emparer de l’hôpital, usant des char et de roquettes artisanales.
Selon Tahtel-Mijhar, un étage du bâtiment a été incendié, et une autre s’est effondré.
Ce jeudi, les forces gouvernementales ont détruit deux chars des miliciens se trouvant aux alentours de l’hôpital.
Echec à cheikh Saïd
Selon les observateurs, cités par le journal al-Akhbar, l’escalade enregistrée contre les quartiers loyalistes de l’ouest d’Alep intervient après l’échec des tentatives d’avancer dans le quartier cheikh Saïd au sud de la ville la semaine passée.
L’attaque avait été planifiée par les milices de l’EIIL, Ahrar esh-Sham et les Fajr. Cet échec a fait l’objet d’accusations mutuelles entre leurs chefs. Selon le porte-parole de l’EIIL, Omar le tchétchène qui commande la brigade «les Mouhajirines et Ansars », les Ahrar n’ont pas observé la partie qui leur incombait dans le plan d’attaque convenu entre eux. Ce que cette dernière a littéralement rejeté, dans un communiqué.
Ce jeudi, indique le site, ce sont les troupes régulières qui ont réussi une avancée à cheikh Saïd.
Un grand chef ASL et un caméraman irakien tués
Par ailleurs, le Conseil militaire de la milice de l’Armée syrienne libre a annoncé la mort de Méchaal Abou Abdallah , l’un de ses dirigeants, et membre du Conseil pour la ville d’Alep. Selon le site de la télévision iranienne arabophone AlAlam, il a été tué mercredi après avoir été enlevé par des inconnus. Il était connu pour avoir été proche du général Akidi qui dé6missionné du Conseil militaire de l'ASL.
Toujours au nord de la Syrie, l’EIIL a exécuté un caméraman irakien freelance qui travaillait dans le nord de la Syrie, a affirmé à l'AFP jeudi Reporters sans Frontières (RSF).
"Yasser Fayçal al-Joumaili est le premier journaliste étranger exécuté dans les zones dites +libérées+ en Syrie", a indiqué Soazig Dollet, responsable de RSF pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, en référence aux zones contrôlées par les miliciens qui combattent le pouvoir syrien.
Joumaili a été enlevé par des combattants de l'EIIL dans la province d'Idleb (nord-ouest), frontalière de la Turquie, alors qu'il s'apprêtait à quitter la Syrie, selon RSF.
Il avait travaillé pendant 10 jours comme caméraman freelance pour le compte d'un média espagnol non identifié dans la province septentrionale d'Alep, ravagée par la guerre.
La trentaine, marié et père de trois enfants, il était originaire de Fallouja, ville à l'ouest de de Bagdad qui a été au cœur de l'insurrection irakienne après l'invasion américaine en 2003.
Un marocain et ses 5 fils
Les réseaux sociaux ont diffusé ces derniers jours les photos d’un milicien jihadiste takfiri marocain venu en Syrie avec ses 5 fils pour combattre les forces gouvernementales. L’Un de ses enfants, Oussama n’a que 13 ans.
Sur le terrain ailleurs, l'agence Sana a rendu compte de la vort de plusieurs dizaines de miliciens dans le gouvernorat de Lattaquié, 18 rebelles ont péri dans la région Aliyé, 46 autres dans le village Bachoura, et 12 autres dans le village Zahiya.
Trois danois et un officier de coordination saoudien figurent parmi les tués.
2.000 jeunes européens recrutés par Al-Qaida
Justement, l'agence AFP a fait état d'un nombre croissant de jeunes européens qui partent combattre en Syrie dans les rangs d'organisations proches de Al-Qaida ce qui représente un "potentiel dangereux" pour les pays de l'UE et leurs alliés, ont averti jeudi à Bruxelles les ministres de l'Intérieur français et belge, Manuel Valls et Joëlle Milquet.
Entre 1.500 et 2.000 jeunes européens ont gagné la Syrie, selon les estimations citées par les deux ministres au cours d'un point de presse commun.
Leur nombre était estimé à 600 en juin.
"Les Belges sont entre 100 et 150, avec des mouvements", a précisé Mme Milquet. "Un peu plus de 400 Français sont concernés, dont 184 sont actuellement en Syrie", a pour sa part indiqué M. Valls. "14 Français sont morts en Syrie, 80 sont revenus et une centaine veulent partir", a ajouté le ministre français.
"Lorsque le conflit a éclaté en Syrie, il était difficile d'agir car il s'agissait d'aller combattre un régime condamné par tous, ce qui rendait les incriminations difficiles", a rappelé Manuel Valls.
Aujourd'hui, la situation a changé. "La plupart des individus ont fait état de leur volonté de combattre dans les organisations proches de Al-Qaida", a-t-il expliqué.
"Le phénomène est particulièrement préoccupant", ont insisté les deux ministres.
Mais "il n'y a pas de retours massifs" de ces combattants étrangers, a indiqué Joelle Milquet. "Aujourd'hui nous ne constatons pas de menace directe ou avérée contre nos pays, nos intérêts ou nos ressortissants", a pour sa part reconnu Manuel Valls. "Nous ne devons pas pour autant baisser les bras, car les groupes jihadistes se sont renforcés et nos ressortissants deviennent dangereux", a-t-il averti.
La France et la Belgique coordonnent les actions des pays européens les plus concernés par ce problème. Trois réunions ministérielles ont été organisée avec leurs homologues britannique, allemand, néerlandais, espagnol, italien suédois et danois.
La dernière s'est tenue à Bruxelles mercredi soir, avant un conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE et a accueilli le ministre de l'Intérieur américain Rand Beers et des représentants du Canada et de l'Australie, ont précisé les deux ministres.
L'UE cherche à combattre le recrutement, notamment via internet, et veut démanteler les filières qui acheminent les recrues. "Nous devons neutraliser le cyberespace et sur ce point, les Américains posent un problème à cause de leur premier amendement qui défend la liberté d'expression", a souligné Manuel Valls.
Les Européens doivent pour leur part se mobiliser contre les filières qui acheminent les recrues depuis l'Europe par les pays des Balkans, la Turquie, le Maroc. Une filière a ainsi été démantelée au Maroc, qui acheminait une dizaine d'individus par semaine en Syrie, a raconté M. Valls.