25-11-2024 12:25 PM Jerusalem Timing

Mort d’Arafat: le rapport français difficile à comprendre

Mort d’Arafat: le rapport français difficile à comprendre

C’est ce qu’a déclaré le professeur François Bochud, co-auteur d’une expertise suisse qui avait abouti à une conclusion inverse.

Professeur François BochudLe rapport français écartant la thèse d'un empoisonnement de Yasser Arafat, décédé en 2004 près de Paris, est très difficile à comprendre, a déclaré jeudi le professeur François Bochud, co-auteur d'une expertise suisse qui avait abouti à une conclusion inverse.

"Nos données conduisent davantage vers la thèse d'un empoisonnement que dans la direction opposée", a déclaré à l'AFP le professeur Bochud, directeur de l'Institut de radiophysique de Lausanne.

M. Bochum est le co-auteur d'un rapport publié le 7 novembre privilégiant la thèse d'un empoisonnement au polonium.

Les scientifiques suisses, qui ont remis leur rapport à Souha Arafat, la veuve d'Arafat, et à l'Autorité palestinienne, ont indiqué avoir mesuré des doses de polonium jusqu'à 20 fois supérieures aux taux habituels. Les Palestiniens accusent « Israël » d’être derrière l’empoisonnement d’Arafat.

En revanche, des experts français mandatés par la justice française ont écarté la thèse d'un empoisonnement, privilégiant celle d'une mort naturelle du dirigeant palestinien, selon une source proche de l'enquête.

Selon leur rapport qui n'a pas encore été publié, c'est le radon, un gaz radioactif naturellement présent dans l'environnement qui explique les taux élevés de polonium découverts dans les échantillons.

M. Bochud, qui a lu le rapport français, a souligné que le rapport suisse avait déjà exposé de nombreux arguments allant à l'encontre de cette théorie. Et notamment le fait que les autres restes exhumés dans le même cimetière ne contenaient pas de doses anormales de polonium.

Les experts suisses comme leurs collègues français ont soigneusement nettoyé les os d'Arafat afin d'éliminer toute contamination extérieure avant de prélever et d'analyser les échantillons, et découvert les mêmes taux de polonium, a-t-il souligné.

"J'ai du mal à comprendre pourquoi d'un côté ils disent avoir soigneusement nettoyé les os et éliminé les contaminations, et d'un autre côté expliquent leurs mesures (de polonium) par la très forte contamination qu'ils ont soi-disant éliminée", a-t-il ajouté.

"C'est très difficile de suivre leur raisonnement", a-t-il estimé.