Le front Islamique déloge l’ASL de Bab el-Hawa et l’EIIL tue ses officiers.
Le représentant de la Syrie aux Nations Unies Bachar Jaafari a accusé la Turquie d’être entièrement impliquée dans le soutien des milices armées œuvrant en Syrie.
Dans un message adressé au chef du Conseil de Sécurité et au secrétaire général des Nations Unies, il a révélé que la Turquie laisse passer les miliciens en Syriens à travers des passages spécialement aménagés pour eux. Selon lui, la plupart d’entre eux sont venus de la Libye, de la Tchétchénie, du Kazakhstan, de la Tunisie et autres où ils ont été entrainés.
Ces révélations coïncident avec plusieurs reportages diffusés par les chaines de télévision occidentales.
CNN et BBC de concert
Sur la chaine de télévision américaine CNN, il est question d’opérations de trafic de miliciens venus du monde entier pour combattre en Syrie, en passant par la Turquie et ses aéroports.
Le reportage réalisé via une caméra invisible du correspondant de la chaine révèle que des miliciens sortent de l’aéroport de Hatay comme tous les voyageurs ordinaires.
« Lorsqu’ils arrivent, ils se prosternent et se mettent à pleurer comme s’ils avaient rencontré une personne qui leur est très chère », raconte un passeur de miliciens vers la Syrie.
L’autre reportage qui révèle le rôle de la Turquie a été produit par la chaine de télévision britannique BBC.
Elle assure que les miliciens appartenant aux groupuscules jihadistes, en allusion aux extrémistes takfiris s’abritent dans des maisons sécurisées au sud de la Turquie avant de traverser la frontière.
Un responsable qui gère l’une de ces maisons dans la localité frontalière turque Raïhani a indiqué que près de 150 personnes, dont 20 Britanniques sont passés par cette demeure, durant ces trois derniers mois.
Des rapports ont signalé que les procédés recourus par les groupuscules d’Al-Qaïda pour entrer en Syrie sont dorénavant plus organisés.
« En général, ils passent un jour ou deux dans cette maison avant de rentrer en Syrie, et puis sur le chemin de retour de même, avant de rentrer chez eux », poursuit-il.
L’un des miliciens, d'origine française a confié pour la BBC qu’il y a « des milliers de jihadistes venus des quatre coins du monde,..., et qu’ils appartiennent tous à al-Qaïda ». Lui-même ferait partie d’une milice qui comprend quelques huit milles éléments.
Ces reportages viennent contredire les allégations des responsables turcs qui s’obstinent à nier que leur pays constitue un point de passage pour les miliciens vers la Syrie.
Alors que la présence des miliciens européens dans les rangs d’Al-Qaïda constitue plus que jamais une source de préoccupation pour les dirigeants européens qui craignent le plus leur retour et l’influence qu’ils peuvent aller exercer sur leurs compères.
Les milices takfiries à Bab el-Hawa
Les évolutions militaires sur le terrain rapprochent de plus en plus les milices extrémistes de la Turquie. Sans que cette dernière ne bronche.
Ce samedi, le Front Islamique (FI) groupe formé récemment de la fusion de 7 milices et soutenu par l'Arabie saoudite s’est emparé de passage frontalier avec la Turquie Bab el-Hawa qui était tenu par l’Armée syrienne libre ainsi que de l’un des dépôts d’armes.
"Après des combats tout au long de la nuit, des combattants du Front islamique se sont emparés des postes de l'état-major de l'ASL près du poste-frontière de Bab el-Hawa (dans la province d'Idleb, nord-est) et ont mis la main sur leurs dépôts d'armes", selon l'Observatoire syrien des droits de l’homme, instance d’information sur la crise syrienne siégeant à Londres.
Toujours dans le gouvernorat d'Alep, la milice d'Al-Qaïda l'Etat Islamique en Irak et au Levant a tué deux officiers de l'ASL et leurs deux chauffeurs.
Selon le site Syrian Documents, citant des sources de l'ASL, les quatre hommes ont été enlevés dans la localité Mayer, dans la province d'Alep alors qu'ils tentaient de faire entrer des denrées alimentaires dans certains villages de la région.