Les enquêteurs soupçonnent un certain cheikh B.H. qui enseigne dans une école à Saida et prie dans une mosquée à Jadra.
Les enquêtes menées pour dévoiler les
auteurs de l’attentat contre l’ambassade iranienne au Liban progressent
considérablement. Les services de sécurité sont parvenus à établir les liens
entre les auteurs de l’attaque et cheikh Sirajeddine Zreikat. Ils ont même
découvert l’identité des auteurs qui ont préparé la voiture bourrée d’explosifs
ainsi que la partie qui les commande.
Les deux auteurs sont les
Libanais : Mouin Abou Dahr et Adnane Mohammad. Ils ont été dévoilés
quelques heures après l’attentat survenu le 19 novembre dernier.
Et pour déchiffrer l’énigme et
dévoiler le cerveau de l’attentat, il fallait trouver les réponses sur les
questions suivantes : qui a enrôlé les auteurs de l’attaque ? Quelle
est la source logistique qui leur a livré la voiture piégée ? Quel est le
trajet suivi par ladite voiture ? Quelle est l’identité de l’individu ou
du groupe qui a exploré les alentours du lieu de l’attentat ?
Pratiquement, toutes les datas des
caméras de surveillance installées dans les rues jouxtant l’ambassade ont été
recueillies pour connaitre la trajectoire de la voiture piégée. Il fallait
déterminer aussi la carte des communications qui ont eu lieu aux alentours du
lieu de l’attentat.
Ensuite, il fallait établir le lien entre les auteurs de
l’attentat et cheikh Sirajeddine Zreikat qui a revendiqué sur Twitter – au nom
des brigades Abdallah Azzam- l’opération terroriste. Ou encore trouver le lien
entre les auteurs ou quelqu’un au Liban ayant pris part à la mission. Partant
de là, les enquêteurs ont réussi à établir le lien entre les auteurs et les
instigateurs.
Selon des sources sécuritaires s’exprimant au quotidien libanais
al-Akhbar, les enquêteurs soupçonnent un certain cheikh B.H. qui enseigne dans
une école à Saida et prie dans une mosquée à Jadra, d’être impliqué dans
l’attaque. Il serait le lien entre les auteurs et les instigateurs.
En effet,
il a pris la fuite dès que l’attentat a eu lieu. Il ne vient plus à l’école où
il enseigne et ne fréquente plus la mosquée. Ces mêmes sources évoquent le lien
entre ce cheikh et son collègue Zreikat qui utilise son compte Twitter à partir
des territoires syriens. Celui-ci fréquentait le camp de réfugiés palestiniens
à Ein el-Helwé où il rencontrait une personne non identifiée. Toutefois, les
sources sécuritaires assurent qu’aucune personne vivant dans ledit camp n’est
en rapport avec les deux attentats contre l’ambassade iranienne.
Concernant l’étude de la carte
géographique des numéros de téléphone étrangère à l’entourage du site de
l’explosion, ces mêmes sources sécuritaires révèlent qu’un certain nombre de
numéros de téléphone suspects ont été déterminés, et que l’un d’eux est en
provenance de la Syrie via un passage illégal à la Békaa. Le propriétaire de ce
numéro était resté quelque temps au Liban avant de quitter ses territoires. Un
autre numéro sécuritaire en provenance de la Békaa a été évoqué. Son
propriétaire a pris la route vers Tripoli après l’attentat. Les informations avancent
la possibilité que les suspects qui ont préparé la voiture piégée sont venus de
la ville de Yabroud en Syrie. Selon des sources sécuritaires, celui qui a piégé
la voiture contre l’ambassade iranienne est le même qui a piégé la voiture à
Maamoura au profit de l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Par ailleurs, les informations
sécuritaires soulignent que la fiancée de Mouin Abou Dahr qui a été interrogée
par l’armée avant d’être transférée par la justice militaire au département des
interrogatoires au ministère de la défense. Il s’est avéré que celle-ci possède
des informations sur le plan de l’attentat suicide, ou au moins elle savait que
son fiancée avait l’intention de se faire exploser. Celle-ci avait en effet
envoyé un message téléphonique à la mère d’abou Dahr dans lequel elle lui
demande de lui livrer son ordinateur ou de le cacher.
D’autres sources ont établi un lien
entre le principal suspect en fuite et la fiancée de Mouin, révélant que le
cheikh avait communiqué avec elle après l’attentat.
Par ailleurs, le quotidien al-Akhbar
a publié que les services de renseignements suédois ont établi un rapport sur
Mouin Abou Dahr, lui qui a résidé pendant des années sur son territoire.
Celui-ci était amoureux d’une fille danoise lors de son séjour au Suède.
D’après les services suédois, Mouin a révélé à sa copine qu’il pourrait « commettre
un attentat suicide dans la mosquée de Teffahta au Sud Liban, le village de sa
mère et de ses oncles, pour se venger des chiites ». En effet, ses oncles
le blâmaient pour son appartenance à la doctrine salafiste. Mouin fréquentait une
mosquée à Stockholm de laquelle ont été promus trois jeunes pour commettre des
attentats suicides en Irak et en Afghanistan.
source: al-Akhbar