Salmane ben Hamad Al-Khalifa a menacé de s’allier avec la Russie, la qualifiant d’ami fidèle.
Le prince héritier du Bahrein Salmane ben Hamad Al-Khalifa a averti l’administration américaine de perdre son pouvoir au Moyen Orient si elle insiste à suivre sa politique étrangère actuelle.
« La relation des Etats-Unis avec les pays arabes peut être qualifiée de schizophrénique, ce qui peut pousser de grands pays arabes à se rapprocher de la Russie », a dit le prince héritier au journal britannique Daily Telegraph.
« Les relations entre les Etats-Unis et la plupart des pays arabes se sont considérablement tendues récemment suite à la conclusion de l’accord avec l’Iran sur le nucléaire », a-t-il ajouté.
Occupant le poste du vice-Premier ministre, Salmane a dit que son pays figure parmi les pays « irrités » des décisions de l’administration US, dont son appel à l’ancien président égyptien Hosni Moubarak de quitter le pouvoir.
Selon lui, les pays arabes n’ont pas besoin de rassurances de l’Occident. « Nous voulons que l’Occident nous entende aussi, parce que nous connaissons bien l’Iran », a-t-il martelé.
Adoptant un ton menaçant, le prince bahreini a souligné que les pays du Golfe persique pourraient tisser des relations avec la Russie, la qualifiant d’ « ami fidèle » !
Et de poursuivre : « Les Russes ont démontré qu’ils sont des amis fidèles en faisant tout pour épargner le président syrien Bachar el-Assad d’une frappe militaire occidentale. Ceci a poussé la plupart des pays arabes dans la région à rechercher d’autres alliés au lieu de compter sur Washington qui semble souffrir de la schizophrénie quant à sa politique adoptée dans les pays arabes ».
Selon certains observateurs, les propos du prince bahreïni surviennent en riposte aux critiques américaines contre la répression exercée par les autorités bahreïnies du mouvement de contestation populaire dans le pays.
En effet, les autorités de Bahrein craignent la conclusion d’un accord irano-américain sur le changement du régime dans ce petit royaume du Golfe et la désignation d’un nouveau président qui n’appartiendrait pas à la famille des Khalifa. Sachant qu’Al-Khalifa gouverne Bahrein depuis plus de 200 ans !