Le ministre israélien de l’Eau et du Développement, Sylvan Shalom, a souligné l’intérêt "stratégico-diplomatique" d’engager les trois entités sur un projet commun.
Des représentants de l'entité sioniste , de Jordanie et de l'Autorité palestinienne doivent signer lundi un accord qualifié d'"historique" pour tenter de sauver la mer Morte grâce aux eaux de la mer Rouge, a annoncé un ministre israélien.
Selon les termes de l'accord, un système de pompage d'eau va être mis en place dans le golfe d'Aqaba, à la pointe nord de la mer Rouge.
Une partie de l'eau sera dessalée et distribuée en entité sioniste, en Jordanie et aux Palestiniens, tandis que le reste sera transféré par l'intermédiaire de quatre conduits vers la mer Morte, une mer fermée ayant une très haute concentration en sel et qui risque de s'assécher d'ici 2050.
En annonçant l'accord sur la radio militaire, le ministre israélien de l'Eau et du Développement, Sylvan Shalom, a souligné l'intérêt économique de fournir de l'eau dessalée à faible coût, l'intérêt environnemental de "sauver la mer Morte" et l'intérêt "stratégico-diplomatique" d'engager les trois entités sur un projet commun.
"C'est une avancée capitale après de nombreuses années d'efforts. Ce n'est rien de moins qu'un pas historique", a-t-il insisté en confirmant une information publiée par le quotidien Yediot Aharonot.
Après la signature de l'accord, un appel d'offres international va être lancé pour l'ensemble du projet, en commençant par l'usine de dessalement d'Aqaba et l'installation du premier conduit, selon M. Shalom.
Selon Yediot Aharonot, l'idée avait été adoptée dès le traité de paix de 1994 entre l'entité sioniste et la Jordanie.
La Banque mondiale a publié en 2012 une étude de faisabilité du projet, mais plusieurs organisations de défense de l'environnement ont déjà mis en garde contre les possibles effets néfastes des eaux de la mer Rouge sur le fragile écosystème de la mer Morte.
L'organisation écologiste "les amis de la Terre" a pour sa part critiqué dans un communiqué l'annonce faite par M. Shalom. "Malheureusement, M. Shalom induit le public israélien en erreur en annonçant le début du projet du canal reliant les deux mers qui constitue une toute autre opération", a affirmé l'organisation.
Le projet de liaison entre les deux mers (Rouge et Morte) étudié par la Banque Mondiale était "grandiose et impliquait 2 milliards de m3 d'eau déversée de la mer Rouge dans la mer Morte, ainsi que la construction d'installations de dessalement près de la Mer Morte et la production d'hydroélectricité en utilisant la différence de dénivellation entre les deux mers", ajouté l'organisation.
L'accord évoqué par M. Shalom n'est qu'un "échange d'eau", a affirmé Gidon Bromberg, directeur de la section israélienne des "Amis de la Terre" au Moyen-Orient. "M. Shalom s'est livré à une manipulation cynique pour maintenir en vie le projet de canal des deux mers et donner l'impression qu'il avançait", a ajouté Gidon Bromberg.