Le mot "Kurdistan" a longtemps été tabou dans la vie politique turque.
Une bagarre entre députés nationalistes et députés pro-kurdes a éclaté lundi au Parlement turc à propos de l'usage du mot "Kurdistan", un vocable qui a longtemps été tabou dans la vie politique turque.
Les autorités d'Ankara ont longtemps refusé l'usage du mot "Kurdistan" pour désigner la région autonome kurde du nord de l'Irak, lui préférant l'appellation de "Gouvernement régional kurde", car elles craignaient que le terme "Kurdistan" n'encourage les visées indépendantistes ou autonomistes chez les Kurdes de Turquie.
Lundi, des députés du parti nationaliste d'opposition MHP ont déposé une motion réclamant que le mot "Kurdistan" soit supprimé des comptes rendus parlementaires mentionnant cette région kurde d'Irak.
Leur demande a suscité la colère d'une formation pro-kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP), dont l'un des députés, Hasip Kaplan, a lancé :
"Le Kurdistan, les Kurdes et la langue kurde existent".
Les échanges verbaux ont dégénéré en violences lorsqu'un autre député du BDP a tenté de donner un coup de poing à un député nationaliste. D'autres députés voulant séparer les deux protagonistes se sont alors jetés dans la mêlée.
En novembre, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait employé pour la première fois le mot "Kurdistan" en recevant le président de la région autonome kurde d'Irak, Massoud Barzani, dans la ville de Diyarbakir, chef-lieu de la région à majorité kurde du sud-est de la Turquie.
Au cours des dernières années, la Turquie et le Kurdistan irakien ont développé leurs relations économiques, particulièrement dans le domaine de l'énergie.