La conférence sur la Syrie au menu de la visite de Lavrov, selon l’Iran.
L'Iran a rejeté mardi une proposition d'un dirigeant saoudien qui souhaite voir les monarchies arabes du Golfe associées aux négociations nucléaires avec les grandes puissances.
Une telle demande "n'a pas lieu d'être", a déclaré la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, ajoutant que l'Iran avait ses "propres mécanismes de consultation et de dialogue avec (ses) voisins".
Le prince Turki Al-Fayçal, ancien chef des services de renseignements saoudiens et ex-ambassadeur en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, avait proposé dimanche "que les négociations ne se limitent plus au groupe" des 5+1, mais que "les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) soient associés".
Le CCG réunit l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, Bahreïn, Oman et les Emirats arabes unis.
"L'Iran se trouve dans le Golfe et tout effort militaire ou autre nous affectera", avait ajouté le prince, frère du chef de la diplomatie saoudienne Saoud Al-Fayçal, expliquant que "la présence des pays du CCG à la table des négociations sera bénéfique pour tous".
Au cours des derniers jours, Téhéran a envoyé son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, dans quatre pays du CCG (Koweït, Qatar, Oman et Emirats arabes unis) pour les rassurer sur l'accord nucléaire. Mais il ne s'est pas encore rendu en Arabie saoudite, qui a accueilli avec méfiance cet accord.
Téhéran a conclu en novembre avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) un accord reconnaissant le droit de l’Iran d’enrichir l’uranium pour des fins pacifiques en contrepartie d'un assouplissement des sanctions frappant son économie.
La conférence sur la Syrie au menu de la visite de Lavrov, selon l’Iran
Mme Afkham a en outre indiqué que la prochaine conférence de paix sur la Syrie sera au menu des discussions à Téhéran du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
M. Lavrov, attendu en soirée, doit rencontrer mercredi le président Hassan Rohani et son homologue Mohammad Javad Zarif.
"Lors de ce voyage, il y aura des discussions sur la Syrie et en particulier la conférence de Genève-2", a précisé la porte-parole de la diplomatie iranienne.
Initiée par Moscou et Washington et prévue le 22 janvier, la conférence a pour objectif de tenter de mettre fin à la guerre en Syrie.
La porte-parole a souligné la proximité des positions russe et iranienne sur un règlement de la crise. "Les deux pays estiment qu'il faut privilégier la diplomatie et s'opposent à l'utilisation de moyens militaires et de la force en Syrie".
Le pouvoir syrien et l'opposition ont affirmé récemment leur volonté de se rendre à Genève en janvier, mais ils semblent irréconciliables sur la place réservée au président Assad dans une éventuelle transition négociée, ainsi que sur la présence de l'Iran et de l'Arabie saoudite. Cette dernière soutient la rébellion takfiriste.
A Téhéran, M. Lavrov doit aussi évoquer les suites de l'accord nucléaire conclu en novembre à Genève entre les grandes puissances et l'Iran, selon la diplomatie russe.