D’autres procès liés à ces manifestations ont déjà été lancés, notamment contre des policiers poursuivis pour avoir causé la mort de manifestants.
Le bureau du procureur d'Istanbul a formellement inculpé mardi 255 personnes, dont sept citoyens étrangers, pour leur participation à la vague de violentes manifestations antigouvernementales qui a agité la plus grande ville de Turquie en juin dernier.
Ces personnes sont accusées de toute une série de délits, dont des violations du droit à manifester, des dommages causés à des propriétés privées ou des lieux de cultes, des coups et blessures portés contre des membres des forces de l'ordre ou des vols, a détaillé le bureau du procureur dans un communiqué.
Cette vague d'inculpations est la plus importante lancée depuis la fronde politique sans précédent qui a visé le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.
Aucune date n'a été fixée pour un éventuel procès. D'autres procès liés à ces manifestations ont déjà été lancés, notamment contre des policiers poursuivis pour avoir causé la mort de manifestants.
Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées par la police pendant ces manifestations, qui ont réuni plus de 2,5 millions de personnes dans près de cent villes turques pendant les trois premières semaines du mois de juin.
La fronde a démarré par la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de la place Taksim d'Istanbul, dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain contesté.
La violente répression de ce noyau de protestataires a dégénéré en un mouvement politique de masse dirigé contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusés d'être autoritaire et de vouloir "islamiser" la Turquie.
Les affrontements entre policiers et manifestants ont fait 6 morts et plus de 8.000 blessés, selon l'association des médecins turcs.