Une délégation du Parlement européen en Iran du 13 au 17 décembre
Les négociations à Vienne sur la mise en œuvre de l'accord de Genève concernant le programme nucléaire iranien controversé vont se poursuivre mercredi, mais les diplomates ne tablent pas sur l'annonce d'une date pour le début du gel du programme iranien.
La réunion entre l'Iran et les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne - le groupe "5+1" - réalise des progrès et va continuer pour une troisième journée, alors qu'elle devait initialement se terminer mardi soir, ont expliqué des diplomates à Vienne.
"Les discussions techniques vont se poursuivre demain" mercredi, a précisé Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne et négociatrice en chef pour les "5+1" à Genève.
"Cela se passe vraiment bien puisque les négociations sont longues et les discussions sont constructives", a annoncé à l'AFP un diplomate occidental impliqué dans la réunion, sous couvert d'anonymat.
Il a précisé, ainsi qu'un deuxième diplomate, qu'il était peu probable que la réunion débouche sur l'annonce d'une date pour le début du gel d'une partie du programme nucléaire iranien, prévu par un accord conclu le 24 novembre à Genève entre les "5+1" et l'Iran.
"Il est difficile d'imaginer que cela se produise", a estimé le second diplomate. L'annonce de la date devrait avoir lieu au cours d'une rencontre au niveau des directeurs politiques, qui n'est pas encore programmée, entre l'Iran et les six puissances.
Avancée diplomatique majeure obtenue à Genève le 24 novembre, Téhéran s'est engagé à limiter pendant six mois la production d'uranium faiblement enrichi et à geler le développement des sites de Fordo, de Natanz et d'Arak.
L'Iran devra aussi réduire son stock d'uranium enrichi à plus de 20%, facile à transformer en vue d'une utilisation militaire, et permettre à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de réaliser des inspections plus poussées, c'est-à-dire des visites quotidiennes à Natanz et Fordo - actuellement hebdomadaires - et des visites de mines d'uranium et d'usines fabriquant les équipements destinés à l'enrichissement.
La rencontre à Vienne d'experts, entamée lundi, doit permettre d'avancer sur les détails de la mise en œuvre de l'accord de Genève.
Une délégation du Parlement européen en Iran du 13 au 17 décembre
Une délégation du Parlement européen se rendra en Iran du 13 au 17 décembre pour rétablir des relations avec les parlementaires iraniens et aborder des questions liées aux droits de l'Homme, a annoncé mardi à l'AFP l'une de ses participantes.
"Le programme officiel n'est pas encore finalisé, mais il y aura évidemment des rencontres avec les autorités et des parlementaires", a dit l'écologiste belge Isabelle Durant.
"Nous sommes dans une logique de diplomatie parlementaire", a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il y aurait aussi des rencontres plus informelles avec des opposants et des militants des droits de l'Homme.
Une rencontre avec le cinéaste Jafar Panahi et l'avocate Nasrin Sotoudeh, lauréats 2012 du Prix Sakharov décerné par le Parlement à des défenseurs des droits de l'Homme, est également prévue.
"Nous saluerons les avancées du régime, mais nous mettrons aussi sur la table des questions qui fâchent", a assuré Mme Durant.
La délégation sera dirigée par l'écologiste finlandaise Tarja Cronberg.
Outre Mme Durant, elle sera accompagnée par l'Allemande Cornelia Ernst (Gauche unitaire européenne), le socialiste autrichien Josef Weidenholzer et la libérale néerlandaise Marietje Schaake.
Aucun membre du PPE (droite) n'a souhaité participer à la visite, qui intervient après l'accord conclu le 24 novembre entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) sur le nucléaire.
Fin octobre, trois socialistes avaient déjà effectué la première visite d'eurodéputés à Téhéran depuis 2007, mais elle n'engageait pas le Parlement.
Un an plus tôt, une visite officielle d'une délégation du Parlement avait été annulée après le refus de l'Iran d'autoriser une rencontre avec Jafar Panahi et Nasrin Sotoudeh, alors emprisonnés.