Les scénarios de l’éventuelle prochaine guerre contre le Liban de nouveau au cœur du débat en "Israël"
"Les missiles du Hezbollah seront plus équitables", la citation peut paraitre saugrenue, mais elle a été dite par le commandant du front intérieur dans l’armée israélienne le général de division Eyal Eisenberg.
Celui-ci évoquait une énième fois les scénarios possibles en cas de guerre entre son entité et le Liban et surtout leurs répercussions sur le front intérieur de plus en plus vulnérable.
« La guerre pourrait commencer par des tirs de missiles contre le front intérieur et ces missiles continueront à s’abattre jusqu’au dernier jour de la guerre », a-t-il averti dans une allocution prononcée dans la ville de Tabarayya (Tibériade), au nord de la Palestine occupée, et dans laquelle il a abordé le sujet des moyens de protection du front intérieur civil, dans le cas de la prochaine confrontation avec le Hezbollah.
« À la suite de la dernière guerre, (2006), nous avons été traités avec une sorte de justice sociale dans le sens que c’est toute la géographie de l’Etat qui a été victime de la menace des missiles », a-t-il avancé estimant que dans la prochaine confrontation, davantage de régions feront l’objet de tirs de missiles et seront moins immunisées et en conséquence il n’y aura pas beaucoup d’Israéliens en dehors des régions ciblées.
Il s'agit de la part de l'officier israélien d'un aveu d'impuissance de faire éviter au front intérieur israélien les répercussions d'une confrontation militaire, comme ce fut le cas dans le passé. Des termes comme "la justice sociale" des tirs de missiles devraient absorber la déception ou le marasme du public israélien.
Eisenberg a aussi mis l’accent sur la nécessité d’investir davantage dans le domaine de la sensibilisation et dans ceux des systèmes d’alerte, et en misant moins sur celui de la protection civile.
« A travers la sensibilisation et la campagne d’information sur la façon de se comporter dans les cas d’urgence, auquel s’ajoute l’amélioration du système d’alerte, Israël peut défendre d’une meilleure façon son front intérieur », a-t-il signifié.
Points de faiblesse
Pour sa part le conseiller pour la sécurité nationale israélienne Jacob Amidror a mis en garde contre des évolutions surprenantes qui pourraient intervenir au niveau de la confrontation entre le Hezbollah et Israël.
Dans un entretien pour le journal Haaretz, Amidror a reconnu que malgré les préparations israéliennes pour la prochaine confrontation, des points de faiblesse subsistent au niveau de sa diffusion militaire et pourraient être exploités par le Hezbollah.
« C’est seulement une question de temps, après les liquidations et la destruction des convois d’armes (par Israël), pour que le Hezbollah pressente la nécessité de riposter profitant de l’un des points de faiblesse israéliens », -t-il expliqué.
Le journal israélien a pour sa part mis en garde contre l’apparence d’accalmie pressentie sur la frontière avec le Liban, estimant que « Il suffit d’un simple provocation de part ou d’autre, de la part d’Israël ou du Hezbollah, pour que l’embrasement éclate et pour que ces frontières paisibles se transforment en une scène féroce ».
Une guerre bien plus féroce
Et selon le porte-parole de l’armée israélienne, le colonel Peter Lerner la prochaine confrontation avec le Hezbollah sera bien plus féroce que toutes les précédentes.
« Pour mesurer cela, le Hamas a tiré contre les territoires israéliens durant le dernier embrasement quelques 1500 missiles en 8 jours, mais le Hezbollah est capable de tirer le double de ce chiffre en un seul jour et il peut nous mettre sous un feu intense pendant un mois entier », a-t-il ajouté.