C’est ce qu’a affirmé le président afghan Hamid Karzaï.
Le président afghan Hamid Karzaï a mis en garde vendredi contre toute tentative d'intimidation pour le contraindre de signer un accord entérinant une présence militaire américaine dans son pays après 2014, lors d'une visite en Inde.
M. Karzaï s'est entretenu à New Delhi avec le Premier ministre indien Manmohan Singh et le ministre des Affaires étrangères Salman Khurshid, à l'occasion de sa première journée d'une visite de trois jours en Inde.
Le président afghan, qui a fait des études en Inde, entretient de solides relations avec l'Inde, New Delhi espérant de son côté que le retrait des troupes d’occupation de l'Otan fin 2014 ne permettra pas aux Talibans de revenir au pouvoir.
Les Etats-Unis espèrent pour leur part que l'Inde usera de son influence pour le persuader de ratifier cet accord. Mais M. Karzaï a mis en garde contre toute tentative de l'influencer.
"Aucune réthorique agressive ne fonctionnera (..) Nous ne sommes pas une nation connue pour céder à l'intimidation", a-t-il dit lors d'un entretien à la chaîne indienne NDTV.
"Nous signerons l'accord quand nous serons sûrs que notre signature permettra de ramener la paix et la sécurité", a-t-il ajouté.
M. Karzaï entretient des relations conflictuelles avec le gouvernement de Barack Obama et proteste régulièrement contre la mort de civils afghans dans les raids américains.
Il a refusé jusqu'à présent de parapher le traité de sécurité entre Kaboul et Washington, qui définira les modalités d'une présence militaire américaine après que les 75.000 soldats de l'Otan seront partis, fin 2014.
Le président afghan refuse de signer cet accord avant l'élection présidentielle d'avril 2014, à laquelle il ne pourra pas se présenter, la Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat.
Le président Karzaï a critiqué un "déferlement de propagande" à propos de cet accord et des conséquences pour l'Afghanistan s'il ne le signe pas rapidement.
"Si nous sommes amis, alliés, nous devons être traités en tant qu'amis et alliés. Ils ne doivent pas nous attaquer psychologiquement ou affaiblir notre détermination", a dit M. Karzaï.
L'Inde a octroyé une aide de 2 milliards de dollars pour la reconstruction de l'Afghanistan et M. Karzai pourrait profiter de sa visite à New Delhi pour solliciter une aide supplémentaire, y compris militaire.
Lors de sa précédente visite en mai, il avait déclaré avoir présenté à son partenaire indien une "liste de voeux" concernant l'assistance militaire qu'il souhaiterait obtenir de Delhi. Selon la presse, cette liste contient de l'artillerie lourde, des engins d'aviation et des munitions. Il a refusé de préciser ce qu'elle contenait, lors de son entretien à la chaine NDTV.