"Une telle mesure n’est pas du tout constructive et nous la critiquons fermement".
L'Iran a interrompu ses négociations avec les grandes
puissances, dénonçant la décision des Etats-Unis d'étoffer sa liste noire des
entreprises soupçonnées de violer les sanctions américaines contre Téhéran, un
geste "contraire à l'esprit" de l'accord de Genève conclu fin novembre.
"Le geste
américain est contraire à l'esprit de l'accord de Genève" dans lequel les
grandes puissances se sont engagées à ne pas imposer de nouvelles sanctions à
l'Iran pendant six mois, a affirmé vendredi le négociateur iranien Abbas
Araghchi, cité par les médias iraniens.
"En vue
d'établir une atmosphère de coopération, une telle mesure n'est pas du tout
constructive et nous la critiquons fermement, a-t-il dit à la télévision
d'Etat.
"Nous
examinons la situation et nous réagirons de façon appropriée", a-t-il ajouté
sans autre précision, au lendemain de l'interruption à Vienne des négociations
techniques sur l'application de l'accord.
L'agence Irna
avait auparavant annoncé que les experts iraniens étaient retournés à Téhéran
"pour des consultations", sans préciser les raisons de cette
décision.
Selon l'agence
Mehr, citant des sources informées, les négociations qui duraient depuis lundi
à Vienne entre l'équipe d'experts iraniens et les représentants des 5+1 (Chine,
Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont été stoppées en raison
des "nouvelles sanctions américaines" et "du manque
d'implication des Américains dans l'accord" de Genève.
La porte-parole
de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, a a également dénoncé "un
geste inutile et qui pose question", prévenant que Washington serait
entièrement responsable des "conséquences de cette décision".
En application
de sanctions existantes, les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir ajouté à leur
liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus, en majorité iraniens, soupçonnés
de commercer illégalement avec l'Iran.
Ces sociétés et
dirigeants verront leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés, et toute
société américaine ou faisant des affaires aux Etats-Unis a désormais
interdiction de commercer avec eux.
L'accord de
Genève "n'interfère pas et n'interférera pas avec nos efforts sans relâche
destinés à démasquer et à atteindre tous ceux qui soutiennent le programme
nucléaire de l'Iran ou qui cherchent à contourner les sanctions", a averti
David Cohen, sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte anti-terroriste.
Ne pas donner de
prétexte
Vendredi matin,
l'Union européenne a affirmé qu'après quatre jours de discussions, "des
consultations" auraient lieu dans les capitales, "en espérant que les
négociations techniques reprendront bientôt".
Les discussions
"longues et détaillées" menées à Vienne "reflètent la complexité
des questions techniques" liées à l'application de l'accord de Genève, a
expliqué Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne
Catherine Ashton.