La France serait favorable à la prorogation du mandat du président Sleiman.
Des sources fiables ont révélé à Médiarama que le
président de la République, le général Michel Sleiman, effectue une visite de
24 heures à Paris lundi prochain.
L’ordre du jour de cette visite, qualifiée de
«personnelle» par ces sources, n’est pas connu. Mais d’autres sources ont
indiqué que lors de son court séjour, le chef de l’Etat rencontrera de hauts
responsables français. Cette information survient alors que des sources
diplomatiques françaises à Beyrouth ont affirmé, en début de semaine, ne pas être
au courant d’un déplacement présidentiel en France, ce qui signifie que ce
voyage n’a pas de cachet officiel.
Cette visite intervient alors que plusieurs journaux
libanais ont rapporté, ces derniers jours, que la France serait favorable à la
prorogation du mandat du président Sleiman pour éviter le vide à la tête de
l’Etat en cas d’échec de l’élection d’un nouveau président.
Le quotidien Al Akhbar avait rapporté, mercredi, que le
président Sleiman, entamera à Paris une tournée internationale «pour assurer une
couverture à la prorogation de son mandat».
Citant des sources du 8-Mars, Al Akhbar avait souligné
que Sleiman «souhaite la poursuite du blocage de l’Etat et veut empêcher le
gouvernement d’expédition des affaires courantes d’entreprendre la moindre
action».
«Michel Sleiman, ajoutent les sources du 8-Mars, souhaite
passer le marchandage suivant: il ne formera pas de gouvernement tant qu’il a
encore espoir de proroger son mandat. Mais si les chances de la prorogation
disparaissent, il s’emploiera, alors, à former un cabinet de fait accompli, à
qui échoiront les prérogatives du chef de l’Etat en cas de vide», pou rsuit le
quotidien.
Le chef de l’Etat a effectivement laissé entendre, ces
derniers jours, qu’il n’excluait pas la formation d’un gouvernement qui
gèrerait les affaires de l’Etat même s’il n’obtenait pas la confiance du
Parlement. Cette allusion lui a valu des réponses du président du Parlement,
Nabih Berry, qui a mis en garde contre toute «aventure que le Liban n’est pas
en mesure de supporter», et du secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh
Naïm Kassem, qui a prévenu contre le «chaos» qui résulterait d’une telle
mesure.
Selon des sources bien informées, en cas de formation
d’un gouvernement de fait accompli, le 8-Mars refuserait de le reconnaitre et
n’accepterait pas de remettre les ministères qui sont actuellement entre ses
mains aux membres de la nouvelle équipe, arguant de la non constitutionnalité
d’un gouvernement qui n’aurait pas obtenu la confiance du Parlement. Le Liban
se retrouverait, alors, dans une situation extrêmement compliquée, avec deux
gouvernements qui se disputent la légitimité. Une situation quelque peu
semblable à celle qui prévalait à la fin de la guerre civile (1988-1989),
lorsque le gouvernement de Salim Hoss avait refusé de reconnaitre le cabinet
militaire nommé par l’ancien président Amine Gemayel, à la veille de la fin de
son mandat.
Pour tenter d’éloigner le spectre du cabinet de fait
accompli, le président Berry a défendu un gouvernement sur la base la répartition
9-9-6 (neuf ministre pour le 14-Mars, autant pour le 8-Mars et six pour les
centristes), estimant qu’une telle formule est la plus idéale pour toutes les
parties, à l’exception du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid
Joumblatt, qui l’a appuyé bien qu’il soit le plus lésé.
source: mediaramalb