27-11-2024 01:37 AM Jerusalem Timing

A Chypre, deux navires attendent d’aller évacuer l’arsenal chimique syrien

A Chypre, deux navires attendent d’aller évacuer l’arsenal chimique
syrien

Les navires danois et norvégien escorteront deux cargos vers le port syrien de Lattaquié, où seront chargés des conteneurs remplis d’agents chimiques.

 Deux vaisseaux danois et norvégien attendent à Chypre le feu vert pour aller
chercher la partie de l'arsenal chimique syrien qui doit avoir quitté le pays
fin décembre, mais ignorent pour l'instant où ils devront livrer leur
cargaison.

   Les Etats-Unis ont accepté de se charger
d'une partie de la destruction, qui sera menée dans les eaux internationales
sur un navire de la marine américaine, mais les responsables nordiques
ignoraient encore comment les conteneurs lui seraient livrés.

   Lorsque tout sera en place, les navires
danois et norvégien escorteront deux cargos vers le port syrien de Lattaquié,
où seront chargés des conteneurs remplis d'agents chimiques, qui selon la
feuille de route de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques
(OIAC) doivent quitter la Syrie avant le 31 décembre.

   "Ma tâche pour l'instant, c'est de
préparer les hommes pour transporter les agents chimiques du port de Lattaquié
vers une destination, inconnue à l'heure actuelle", explique Torben
Mikkelsen, à la tête de l'opération.

   "Transporter des agents chimiques à
cette échelle, c'est historique", assure Per Rostad, à la tête du vaisseau
norvégien, tout en se disant confiant: "Nous sommes bien entraînés et bien
préparés".

   Les deux cargos, dont un seul était arrivé à
Limassol samedi, transporteront au maximum 500 tonnes d'agents chimiques,
précise Bjorn Schmidt, un expert danois en chimie, qui participe à l'opération.

 Damas a déclaré un total de 1.290 tonnes
d'armes chimiques, de précurseurs ou d'ingrédients.

   Avant d'être chargés, les agents chimiques
seront placés par l'armée syrienne et l'OIAC dans des containers scellés, sur
lesquels seront apposés des GPS, précise M. Schmidt, qui fait partie de
l'équipe d'experts civils présents sur les vaisseaux et les cargos pour
prévenir tout éventuel incident.

   "Le pire qui puisse arriver, c'est que
des agents se renversent sur le cargo", explique-t-il, mais les experts et
les militaires seraient alors là pour assurer la décontamination ou
l'extraction des personnes touchées.

  

   Encore beaucoup d'incertitude

 Selon le plan prévu, les cargos doivent
récupérer les agents chimiques les plus dangereux, dit de "priorité
1", et ceux de "priorité 2". Individuellement, les agents qui
seront transportés ne sont pas des neurotoxiques, mais ces précurseurs, une
fois mélangés, peuvent donner des gaz mortels comme le sarin ou le VX.

   "Mais je suis sûr que les personnes qui
vont placer les conteneurs sur les cargos feront attention à ne pas les mettre
côte à côte", explique Bjorn Schmidt. Lui-même vérifiera la cargaison, à
partir des listes établies par l'ONU et l'OIAC, ainsi que grâce à un scanner
qui permet de voir à travers les conteneurs.

   Vérifiés et scellés avant d'être chargés sur
les cargos, les conteneurs ne seront ouvert qu'une fois transférés à l'équipe
qui sera chargée de les rendre inoffensifs en les neutralisant par hydrolyse
(en ajoutant de l'eau aux agents chimiques, à haute température).

   Le Pentagone est en train d'installer sur le
MV Cape Ray, un cargo de 200 mètres, les équipements nécessaires à cette
mission.

   Mais pour l'instant, une question
essentielle reste sans réponse: comment les Danois et les Norvégiens vont-ils
livrer leur cargaison ?

   "Notre option favorite serait de faire
le transfert dans un port", reconnaît Torben Mikkelsen, le chef de la
mission. Pour l'instant aucun pays ne s'est officiellement porté candidat pour
servir de point de transit.

   Le transfert pourrait aussi se faire en mer,
d'un bateau à un autre, mais il serait alors plus dangereux.

   Tant que l'incertitude ne sera pas levée,
les vaisseaux resteront dans le port chypriote de Limassol. "Il est peu
vraisemblable que nos gouvernements nous envoient chercher la cargaison sans
savoir où nous allons après", estime Mikkelsen.

   D'après la résolution 2118 du Conseil de
sécurité des Nations unies adoptée en septembre après des menaces de frappes
américaines en réaction à une attaque chimique meurtrière près de Damas, la
totalité de l'arsenal chimique syrien doit être détruite avant le 30 juin.