D’intenses combats ont repris dimanche près de Misrata, ville de l’Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, alors que les rebelles à Benghazi attendaient des armes de l’Italie.
Les combats se déroulaient dimanche à l'ouest de Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, dans la localité de Bourgueya.Dans le port, une immense colonne de fumée noire se dégageait toujours des dépôts de carburant en flamme après un bombardement samedi matin. Une roquette Grad s'était abattue sur l'un des réservoirs de gasoil près du port, et l'incendie s'est propagé aux dépôts voisins.
Par crainte de pénurie, des queues commençaient à se former devant les stations-service.
Les forces loyalistes "ont détruit seulement les réservoirs qui étaient pleins", a déclaré Ahmed Montasser, un combattant rebelle. "Quelqu'un a signalé les coordonnées exactes des réservoirs à détruire", a-t-il ajouté, dénonçant la présence d'une "cinquième colonne" pro-Kadhafi dans la ville.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère pro-Kadhafi a lancé au moins 26 mines, pourvues de parachutes, qui ont atterri sur l'entrée et les quais du port. Les rebelles ont fait exploser la plupart d'entre elles.
L'Otan avait confirmé samedi qu'un hélicoptère avait violé la zone d'exclusion aérienne jeudi, sans pour autant expliquer pourquoi ses forces chargées de faire respecter cette zone n'étaient pas intervenues.
Pour les habitants, il n'était pas encore question de rationnement, mais obtenir du pain nécessite déjà de patienter longuement devant les boulangeries.
A Benghazi, le vice-président du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, Abdel Hafiz Ghoga, a affirmé samedi soir que l'Italie allait fournir des armes à la rébellion. "Nous allons les recevoir très bientôt", s'est-il réjoui.
A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'auto-défense" aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui impose cependant un embargo sur les armes.
Les rebelles réclament régulièrement des armes pour faire face aux forces gouvernementales, qu'elles combattent depuis la mi-février.
Tout comme la France et le Royaume-Uni, l'Italie a déjà envoyé une poignée de conseillers militaires à Benghazi (est), siège du CNT. Selon Gogha, le nombre de combattants rebelles engagés à travers le pays ne dépasse cependant pas 3.000 personnes.
Samedi, les insurgés ont perdu au moins neuf de leurs combattants lors de violents combats près de Zenten, dans les montagnes berbères au sud-ouest de Tripoli. Une cinquantaine d'autres ont été blessés, dont plusieurs très grièvement, selon un correspondant de l'AFP et des sources médicales.
Un peu plus à l'ouest, au poste-frontière de Dehiba, de nouveaux obus libyens sont tombés sur le sol tunisien, provoquant la colère du gouvernement de Tunis, qui a assuré qu'il prendrait les dispositions "nécessaires" pour "préserver l'intégrité de son territoire".
Selon les rebelles, les pro-Kadhafi ont aussi continué leurs attaques éclaires dans les villes-oasis du désert. Samedi, deux convois ont ainsi attaqué Jalo et Ojla, et vendredi, six rebelles avaient été tués dans des affrontements à un poste de contrôle entre Jalo et Al-Koufra.