Le journal chinois officiel "Global Times" met en garde contre une confrontation avec les Américains dans ces eaux.
Un navire de guerre américain forcé de manœuvrer pour éviter la collision avec un bateau de la Marine chinoise la semaine dernière en mer de Chine "représentait une menace", a assuré lundi un média officiel chinois.
L'USS Cowpens, un croiseur lance-missiles, naviguait "au seuil (des eaux) de la Chine et représentait une menace pour la sécurité militaire chinoise", a affirmé le journal Global Times, qui a une ligne nationaliste.
Des responsables du Pentagone avaient indiqué vendredi que le navire américain avait été forcé de manœuvrer pour éviter d'entrer en collision avec le navire chinois qui lui avait coupé la route avant de s'arrêter, dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale le 5 décembre.
Cet épisode s'est terminé sans incident mais il souligne les tensions actuelles entre les Etats-Unis et la Chine après que Pékin a unilatéralement instauré le 23 novembre une zone aérienne d'identification sur une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan.
Celle-ci englobe notamment un petit archipel contrôlé par Tokyo, les îles Senkaku, et fermement revendiqué par Pékin sous le nom de Diaoyu.
Les Etats-Unis ont appelé la Chine à renoncer à cette zone controversée. Washington, Tokyo et Séoul y ont tour à tour dépêché des appareils militaires, envoyant ainsi le message qu'ils refusaient de se plier aux nouvelles règles.
"Si la Marine et les forces aériennes américaines empiètent constamment près du seuil (des eaux) de la Chine, une +confrontation+ va forcément avoir lieu", a prévenu le quotidien.
"Alors que la force de la Chine s'accroît, les Etats-Unis devraient apprendre à communiquer et à respecter la Chine, s'ils ne veulent pas une collision dans les airs ou sur les flots", a ajouté le journal.
Le Global Times cite un expert militaire chinois, sous couvert d'anonymat, qui dit que le navire américain "suivait et harcelait" le nouveau porte-avions chinois, le Liaoning, qui conduisait des manœuvres dans cette zone.
Selon lui, le croiseur anti-missile se trouvait à moins de 45 km de "la zone de défense intérieure de la flotte chinoise".
Les autorités chinoises n'ont pas encore émis de commentaire officiel sur cet épisode maritime, le plus grave entre les deux puissances depuis 2009, lorsque cinq bateaux chinois avaient entouré un navire de surveillance américain dans cette même zone.