Des chefs de l’opposition bahreïnie ont comparu dimanche devant un tribunal d’exception sous l’accusation d’avoir formé une organisation « terroriste » et d’avoir tenté de renverser la monarchie.
Au total, 21 membres de l'opposition bahreïnie seront jugés devant un tribunal d'exception, dont sept par contumace, a rapporté l'agence officielle Bna.Seuls les avocats et deux membres de la famille de chaque accusé étaient autorisés à assister au procès, dont la prochaine audience a été fixée à jeudi, a déclaré à l'AFP Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme.
Selon lui, les accusés risquent la peine de mort au regard des charges retenues contre eux.
Leurs avocats ne sont pas autorisés à parler à la presse, a-t-il ajouté.
Parmi les accusés se trouve Ibrahim Chérif, le chef sunnite du groupe Waed, une formation de la gauche laïque, qui avait joué un rôle de premier plan dans le mouvement de protestation maté à la mi-mars par les autorités, selon l'agence.
Hassan Mashaimaa, le chef du mouvement de l'opposition chiite Haq, Abdelwahab Hussein, chef du mouvement islamique chiite Wafa, et le militant chiite des droits de l'Homme Abdelhadi al-Khawaja, font partie également du groupe.
Les accusés sont poursuivis pour avoir "formé et dirigé un groupe terroriste visant à changer la Constitution et le régime monarchique", selon l'acte d'accusation cité par Bna.
Ils sont également accusés "d'avoir été en contact avec un groupe terroriste à l'étranger, qui agit dans l'intérêt d'un pays étranger en procédant à des actes hostiles contre le royaume de Bahreïn" et d'avoir procédé à une "collecte de fonds pour ce groupe".
Chérif et plusieurs autres dirigeants de l'opposition avaient été arrêtés dans la foulée de la répression du mouvement de protestation dans ce petit royaume du Golfe (mi-février/mi-mars).
Neuf des accusés ont déjà fait de la prison pour des accusations similaires, avant d'être libérés en février par une grâce royale, une mesure destinée alors à calmer la situation dans le pays. Mashaimaa, qui vivait en exil à Londres, était rentré à Bahreïn après cette grâce royale.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé à plusieurs reprises la répression contre les manifestants à Bahreïn et se sont élevées contre la condamnation à mort la semaine dernière de quatre chiites reconnus coupables d'avoir tué deux policiers lors des manifestations.
Selon Manama, les violences ont fait 24 morts, dont quatre policiers. Quatre manifestants sont également morts en détention.