« Au cours des dernières semaines , la Turquie a commencé une série d’entretiens au plus haut niveau avec ses voisins, notamment la Russie , l’Iran , l’Irak »
Dans une interview exclusive avec le quotidien libanais asSafir, l’ambassadeur de la Turquie au Liban, Anan Ozildiz a estimé que « le Liban garde une saveur particulière qui le distingue de tous les pays arabes au point que la Turquie tient à préserver les meilleurs relations avec lui ».
L’ambassadeur turc qui connait bien la situation libanaise , puisqu’il a travaillé à l'ambassade de son pays entre 2002 et 2004 avant d'être nommé ambassadeur de la Turquie au Liban en 2010 , souligne que la « Turquie est honnête avec le Liban et ressent de l'amour pour son peuple , c’est pourquoi elle agit avec une transparence absolue loin de tout agenda caché comme certains le pensent» .
L’ambassadeur Ozildiz ouvre le dossier des otages libanais d’Ezaz soulignant que « la Turquie a déployé tous les efforts possibles depuis le début de la crise pour aider à la libération des Libanais enlevés, et elle a tenu ses promesses mais les Libanais n’étaient jamais sous son contrôle ou le contrôle de l'opposition syrienne soutenue par la Turquie, ils étaient plutôt sous la garde d’un groupe de contrebandiers et de criminels. Or, l'intervention du Qatar a été facteur crucial et important dans la détermination du sort des neuf otages qui ont été libérés et non pas l'enlèvement des pilotes turcs au Liban ».
Et de poursuivre : « La Turquie poursuit le dialogue avec l'opposition en Syrie , mais elle ne contrôle pas le territoire dans le nord de la Syrie » .
Pour ce qui est de la relation avec le Hezbollah , le diplomate turc précise: « Nous avons des contacts réguliers avec le Hezbollah , comme l’a avoué Sayyed Hassan Nasrallah il y a deux semaines dans une interview » .
Et d’ajouter : « Bien sûr, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde avec le parti en ce qui concerne la Syrie , mais le Hezbollah est un parti libanais qui a un point de vue dont il faut tenir compte. Nous sommes attentifs et intéressés par son point de vue en ce qui concerne le Liban et la région. Nos divergences sur le dossier syrien ne signifie point que nous avons un problème avec lui, au contraire nous partageons des points communs avec lui sur certaines questions » .
« Au cours des dernières semaines , la Turquie a commencé une série d'entretiens au plus haut niveau avec ses voisins, notamment la Russie , l'Iran , l'Irak » , a souligné l'ambassadeur de la Turquie au Liban.
« Au cours des dernières semaines , la Turquie a commencé une série d'entretiens au plus haut niveau avec ses voisins, notamment la Russie , l'Iran , l'Irak » , a souligné l'ambassadeur de la Turquie au Liban.
Ozildiz a indiqué que « la Turquie soutient l'accord nucléaire entre l'Iran et le groupe 5 +1 » ajoutant que « cet accord se reflétera positivement sur l'Iran , la Turquie et la région tout entière » .
Il a poursuivi: « Nos relations avec l'Iran sont excellentes en dépit de quelques divergences sur la Syrie et certains problèmes de la région , mais depuis longtemps nous entretenons un dialogue ouvert et une paix durable avec l'Iran . il faut savoir que nous ne ne sommes pas que des voisins , mais des anciens voisins depuis des centaines d'années , et nous avons une des plus anciennes frontières politiques avec l'Iran depuis le XVIIe siècle , sans compter un volume d’ échanges commerciaux entre nos deux pays de 21 milliards de dollars » .
Interrogé sur une possibilité d'un axe turco- irano-israélien dans la région, l’ambassadeur turc répond: « Il s’agit d’une imagination absolue » .
Pour ce qui est de la relation de la Turquie avec le mouvement Hamas l’ambassadeur affirme : « La Turquie a de bonnes relations avec le Hamas, voire le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan compte se rendre à Gaza prochainement. La Turquie partage les préoccupations de nos frères palestiniens à Gaza et appelle à l'unité parmi les Palestiniens » .
Concernant les rumeurs sur le mécontentement des Américains envers le rôle de la Turquie en Syrie : « Nous n'avons pas de différence d'opinion avec Washington , mais une étroite coopération nous lie dans les questions relatives à la région . Notre ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a visité les États-Unis en Novembre dernier et a eu des entretiens approfondis avec son homologue américain John Kerry » .
Pour ce qui est de la question syrienne , l’ambassadeur de la Turquie a nié que « son pays ait adopté une politique offensive contre la Syrie » , soulignant « sa coopération avec la communauté internationale pour la réussite de Genève 2 » , affirmant que « la Turquie participe activement dans les préparatifs dans cette conférence et continuera à multiplier ses efforts afin d'unifier les rangs de l'opposition syrienne afin qu’elle soit présente à la conférence de Genève unifiée» .