L’ASL accuse des membres du Courant patriotique libre de se rendre en Syrie pour défendre les lieux saints chrétiens.
Depuis un certain temps, l’Armée syrienne libre (ASL) s’emploie à mêler le nom du Courant patriotique libre (CPL) dans la crise syrienne, en l’accusant d’envoyer des groupes de combattants en Syrie sous diverses justifications. Par le passé, les responsables de l’opposition syrienne se contentaient de critiquer les prises de positions politiques du CPL.
Ces accusations constituent une surprise, d’autant que le CPL appelle toutes les parties libanaises à se désengager du conflit syrien. Les accusations de l’ALS pourraient avoir de graves conséquences et être le prélude à des actions sécuritaires perpétrées contre le CPL ou contre des régions chrétiennes au Liban.
Le responsable de la communication de l’ASL, Fahd al-Masri, affirme disposer de preuves et de faits. Il déclare que lorsqu’il avait évoqué la participation du Hezbollah aux combats, le secrétaire général du parti, sayyed Hassan Nasrallah avait démenti, avant de finir par le reconnaitre. «La même chose est en train de se répéter avec le général Michel Aoun. Le CPL ne le reconnaitra que lorsqu’il perdra des hommes ou lorsque certains seront capturés», a-t-il dit.
Bien qu’al-Masri reconnait que le CPL ne dispose pas de branche militaire, il assure que des groupes de militants ont été entrainés dans la Békaa par le Hezbollah avant d’être envoyés en Syrie. Il y aurait actuellement 70 combattants du CPL affectés à la protection d’églises et de lieux de culte chrétiens dans les régions de Damas et du Qalamoun.
Le haut responsable du CPL, Antoine Nasrallah, rejette en bloc toutes ces accusations, déclarant que «tout le monde sait que le CPL ne dispose pas d’une aile militaire pour envoyer des combattants en Syrie». Il se dit surpris par ces accusations, «qui interviennent à un moment ou l’ALS traverse une crise interne». Il affirme que les communiqués de Fahd al-Masri pourraient bien avoir été écrits par des plumes libanaises «car certaines forces du 14-Mars utilisent les mêmes expressions».
Fahd al-Masri affirme que des combattants de la branche libanaise du parti Baas et du Parti syrien national social (PSNS) sont également déployés en Syrie. Il refuse les propos selon lesquels ces accusations seraient le prélude à des actions contre certaines régions ou des permanences du CPL. «Le problème n’est pas avec le CPL mais avec ceux qui lui donnent des ordres», dit-il. «Ce sont les ambitions et les rêves de Michel Aoun d’accéder à la présidence, et qui ne se réaliseront jamais, qui le poussent à agir ainsi», déclare le porte-parole de l’ASL.
Mais Antoine Nasrallah est convaincu que ces accusations visent à préparer le terrain et l’opinion à des attaques contre le CPL, qui «ne compte que sur l’Etat libanais pour le protéger».
Elnashra : site proche du CPL -Médiarama