A ce jour, l’armée syrienne et le Hezbollah ont mis hors jeu plusieurs routes qui étaient empruntées par les voitures piégées envoyées de Syrie au Liban.
La route de la mort passe par Ersal. Mardi, la sixième voiture piégée, envoyée par des rebelles syriens à partir de la région de Qalamoun en passant par leur «bastion» Libanais dans les montagnes de l’Anti-Liban, a explosé sur les hauteurs de la localité de Laboué.
Mais la guerre de sécurité «préventive» livrée par le Hezbollah face à ses ennemis -avec à leur tête l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et le Front al-Nosra-, a permis de faire avorter d’autres attaques terroristes planifiées par les rebelles en Syrie. Cette guerre se déroule essentiellement sur le sol syrien.
A ce jour, l’armée syrienne et le Hezbollah ont mis hors jeu plusieurs routes qui étaient empruntées par les voitures piégées envoyées de Syrie au Liban. Les villes de Qara et de Nabak étaient des points de départ principaux pour les groupes qui tentaient d’introduire les voitures de la mort dans les paisibles villes et villages du Liban.
La libération de ces deux villes a aussi empêché l’arrivée de milliers (et non pas de centaines) de roquettes dans les régions frontalières entre les deux pays. L’expulsion des rebelles d’une partie des fermes de Rima, proches de Yabroud, a mis hors jeu un troisième endroit utilisé pour piéger les voitures. Il reste dans le Qalamoun deux voies essentielles encore actives: la ville de Yabroud et la localité de Rankous. Des sources militaires sur le terrain affirment que les autres localités (Ras al-Aïn, Assal al-Ward et Flita) ne résisteront pas longtemps si l’armée syrienne libère Yabroud et neutralise «sécuritairement» Rankous.
Les deux principaux ennemis du Hezbollah continuent d’utiliser le Qalamoun comme base arrière pour leurs attaques. Par exemple, l’EIIL importe les voitures d’une manière légale du Liban, les piège en Syrie, puis les renvoie au Liban.
Les responsables de la sécurité pensent que jusqu’à présent, cette organisation évite d’utiliser des régions libanaises pour piéger les voitures. N’empêche qu’elle dispose d’une liberté de mouvement dans des régions libanaises où elles disposent de cellules et de groupes. L’expulsion de l’EIIL et de ses alliés du Qalamoun va les priver de leur sanctuaire syrien. Mais personne ne s’aventure à dire que cela empêchera les rebelles syriens de commettre des actes terroristes au Liban. Cependant, ils seront contraints de trouver d’autres endroits pour piéger les voitures. D’ici là, Ersal reste le seul passage emprunté par les bombes envoyées de Syrie. Cette localité n’est plus totalement sous le contrôle du président du Conseil municipal, Ali Hojeiri, à cause de l’influence dont y disposent de l’EIIL et al-Nosra. La puissance de ces deux organisations ne vient pas seulement de leur implantation parmi les réfugiés syriens, mais aussi du fait que certains habitants de Ersal sont des partisans d’al-Nosra. Il s’agit d’un groupe puissant et soudé, structuré autour de l’un des notables de la localité.
Les partisans de Ali Hojeiri sont incapables de se dresser face à ces groupes, et le chef de la municipalité ne souhaite pas une bataille sur ses terres. Au sein de l’Etat libanais, personne ne se sent concerné par cette bataille. Seul le Hezbollah fait face aux voitures piégées sur l’autre versant de l’Anti-Liban.
Ces derniers mois, le parti a fait échec, en silence, à plusieurs attaques. Il a découvert la voiture piégée de Maamoura (Banlieue sud de Beyrouth) puis celle de Makné. Mardi, une autre a explosé mais pas à l’endroit où projetaient de l’envoyer les terroristes. On ne connaitra pas avant longtemps tous les détails de cette opération. Et la guerre sécuritaire, que le Hezbollah sait parfaitement livrer, durera encore plus longtemps.
Al Akhbar + Mediarama