20% des habitants du Liban sont des Syriens.
Seulement 12.000 réfugiés syriens ont été réinstallés dans les pays de l'Union européenne (UE), a accusé mercredi la communauté catholique Sant'Egidio à la veille d'un sommet de l'UE à qui elle reproche de ne pas prendre la mesure d'une tragédie proche de ses frontières.
"Actuellement ni l'Union européenne ni les gouvernements des pays membres n'acceptent de se mesurer au drame de plus de 2,5 millions de réfugiés qui ont trouvé refuge dans les pays voisins" de la Syrie (dont 1,3 million au Liban), relève cette communauté proche du Vatican.
"L'UE a accepté jusqu'ici de réinstaller dans ses territoires seulement 12.000 réfugiés, en grande partie en Allemagne et en Suède, et pour des chiffres beaucoup plus réduits dans sept autres pays", a-t-elle dénoncé.
"Aucun accueil n'a été offert dans les dix-huit autres pays de l'UE", a encore déploré Sant'Egidio.
"Il s'agit seulement de 0,48% du total des Syriens ayant fui leur pays jusqu'en octobre 2013", selon les calculs de cette communauté.
"Si le Liban devait être définitivement déstabilisé en raison de la crise syrienne, cette même Europe en subirait des conséquences extrêmement graves", a averti la communauté dans son appel aux 28 pays membres.
La communauté basée à Rome a notamment regretté qu'"aucune réinstallation n'ait été offerte (aux Syriens) par l'Italie, où se produit la grande majorité de débarquements de réfugiés" par la mer.
Selon Sant'Egidio, du 1er janvier au 1er décembre, 42.000 réfugiés, dont 11.500 Syriens, ont débarqué en Italie.
Mais, selon elle, seulement 660 réfugiés syriens se sont vu accorder une protection des autorités italiennes entre novembre 2012 et octobre 2013. La plupart continuent leur voyage vers d'autres pays européens du nord.
20% des habitants du Liban sont des Syriens
Dans ce contexte, le Haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés, a indiqué que 20% des habitants du Liban sont des réfugiés ayant fui la Syrie.
Le journal libanais AnNahar (proche du 14 mars) s’interroge sur le rôle de la communauté internationale sur ce plan, d’autant qu’à la crise des réfugiés s’ajoute une autre crise qui pèse de tout son poids sur le Liban: le terrorisme importé de Syrie.