Seules les organisations extrémistes takfiries sont actives actuellement sur la scène syrienne.
Alors que la communauté
internationale s’apprête à tenir la conférence de Genève-2, les dirigeants
russes se demandent quelles seront les parties de l’opposition qui
participeront au dialogue, au moment où
la coalition de l’opposition syrienne et l’armée syrienne libre sont
devenues du passé, et que seules les organisations extrémistes takfiries sont
actives sur la scène syrienne.
Malgré les complications et les divergences qui
émergent entre ces groupes extrémistes, ils convergent sur le rejet du concept
de la démocratie, de toute forme d’Etat civil moderne, et des libertés
politiques, culturelles et personnelles.
Ceux-ci ouvrent pour l’établissement d’un
Etat islamique, wahhabite ou taliban qu’il soit, et adoptent l’épuration religieuse
et confessionnelle, à travers les tribunaux religieux qui prononcent des jugements arbitraires sans pouvoir faire appel. Où on est alors de l’appel à la liberté du 2011 ?
Face à la montée en force des groupes radicaux, Washington
craint le danger de l’extrémisme contre l’Europe et les pays alliés qui dépasse
de loin son utilité dans le conflit contre les forces régionales et
internationales ennemies. Toutefois, le pragmatisme américain pousse les
Etats-Unis à ouvrir publiquement des canaux de communication avec les forces du terrorisme.
C’est ainsi que les Américains
dialogueront avec le front islamique proche d’al-Qaida pour obtenir entre autre
la libération des sœurs de Maaloula et des enfants de la province de Lattaquié
et garantir le non recours aux armes chimiques.
En effet, la conférence de Genve-2 a
été sabotée à l’avance avec l’affaiblissement prémédité de l’armée syrienne
libre et de l’opposition laique, puisque les groupes dits islamistes ne croient
point aux institutions internationales ni au dialogue avec l’Autre.
Face à cette situation, la Russie
aspire à ce que Genève-2 devienne une occasion pour condamner et lutter contre le
terrorisme. Ce qui exige que les représentants des organisations terroristes ne
soient pas présents à ladite conférence.
C’est ainsi que Genève-2 dissuadera les
parties qui soutiennent le terrorisme. Mais pourquoi celles-ci allaient arrêter
leur soutien en l’absence de mesures de dissuasion comme est le cas actuellement?
L’ambassadeur saoudien en Grande-Bretagne a déclaré dans le journal New York Times que son pays mènera la guerre jusqu’au bout contre le pouvoir en Syrie. Riyad adopterait-elle cette position si elle ne bénéficiait pas du soutien de ses alliés américains ?
Les Russes parviendront-ils à convaincre les Américains d’incriminer les parties qui soutiennent le terrorisme en Syrie ? La communauté internationale s’unira-t-elle pour faire face à l’Arabie Saoudite, elle qui est devenue le parrain officiel
du terrorisme en Syrie, en Irak, au Liban, au Yémen, au Moyen-Orient, voire
dans le monde ? Si ceci est possible, la conférence de Genève-2 réussira alors
à instituer le début de la résolution de la tragédie syrienne.