Les propos de l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, sur le fait que son pays préfère la prorogation du mandat du président Michel Sleiman au vide et au chaos ne sont pas fortuits.
Les propos de l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, sur le fait que son pays préfère la prorogation du mandat du président Michel Sleiman au vide et au chaos ne sont pas fortuits. Ils s’inscrivent dans le cadre d’un brainstorming intellectuel et politique, qui a commencé il y a un certain temps et qui a, semble-t-il, atteint son stade final.
Mais ce qui est le plus étonnant et amusant dans ce processus c’est qu’il se focalise, actuellement, sur la tentative de persuader l’alliance Aoun-8-Mars que son intérêt direct et net réside, précisément, dans le maintien de Sleiman à son poste dans le cadre d’un deal.
Qu’en est-il réellement?
Des politiciens proches du palais présidentiel de Baabda, des diplomates occidentaux, des fonctionnaires de pays étrangers et des responsables spirituels de moyenne importance se sont activés pour élaborer ce processus. Ils sont arrivés à la profonde conviction que le maintien de Sleiman dans son palais, à travers la prorogation, le renouvellement ou le gel de tout le système constitutionnel, est impossible sans l’accord de l’alliance Aoun-8-Mars. Au moins au niveau de la nécessité d’un nouveau gouvernement qui a les compétences requises pour proposer un amendement de la Constitution.
Cette équipe s’adresse à l’alliance Aoun-8-Mars selon la logique suivante:
«Arrivé le 25 mars, vous serez confrontés à deux choix: l’élection d’un président que vous ne souhaitez pas et qui vous sera hostile, ou bien la conclusion d’un accord avec Sleiman pour la prorogation de son mandat pour une période d’un ou deux ans, jusqu’à ce que la situation en Syrie se décante.»
Conformément à ce deal qui jouirait d’une couverture locale et extérieure, Michel Sleiman donnerait à l’alliance Aoun-8-Mars un gouvernement selon la formule 9-9-6, avec les noms et les portefeuilles souhaités par cette coalition, en contrepartie de la prorogation de son mandat.
Comment réagissent les ténors de l’alliance Aoun-8-Mars à ce scénario et comment y feront-ils face? Ils se contentent de sourire avec confiance: «Il n’y a aucune crainte et toute cette lecture n’a pas lieu d’être. Que ferons-nous? Cela fait partie des secrets de notre bataille que nous ne révèlerons pas. Mais nous ne la perdrons pas».
AlAkhbar +Mediarama