Sérieuses craintes au sujet d’une possible recrudescence des attaques terroristes contre l’Armée libanaise dans les mois à venir...
Les milieux politiques libanais et des sources diplomatiques étrangères, cités par la presse, expriment des craintes au sujet d’une possible recrudescence des attaques terroristes contre l’Armée libanaise dans les mois à venir, dans le but de l’affaiblir afin de favoriser l’installation d’un climat de chaos dans le pays.
Citant des sources diplomatiques, le quotidien As Safir rapporte que l’Armée pourrait être affectée dans les prochains mois par son vaste déploiement dans la plupart des régions libanaises et pourrait être dans la ligne de mire des terroristes, et ce pour deux objectifs: mettre en avant le danger existentiel qui menace le Liban; tenter de faire pencher la balance en Syrie en faveur du régime ou de ses ennemis.
Le journal poursuit que le déploiement de l’armée a atteint des sommets inégalés et qu’elle n’a jamais été confrontée à autant de front explosifs simultanément. C’est ce qui explique la présence massive d’unités militaires à Tripoli, dans certaines régions du Liban-Nord, à Baalbeck-Hermel, ainsi que dans les secteurs allant de Majdal Anjar à la chaine de l’Anti-Liban.
C’est dans ce contexte qu’il faut placer l’opération de ratissage inédite entreprise jeudi par les unités spéciales de l'armée dans les vallons et collines situés au nord et à l'est de Saïda à la recherche de combattants islamistes qui pourraient s'y cacher. Les commandos, appuyés par des blindés, un avion de reconnaissance et des hélicoptères, ont fouillé minutieusement Wadi Charhabil, Bekesta et Abra, dans la région de Saïda, riche en vergers et en grottes, ainsi que dans les contreforts du caza de Jezzine, à Kfarfalous et Bisri.
Cinq suspects ont été arrêtés, dont trois sont des partisans du cheikh en fuite Ahmad al-Assir. Cette opération intervient après l’arrestation à Saïda de trois partisans d’al-Assir, dont un cheikh palestinien et le dénommé Mohammad el-Orr. Leur interrogatoire a permis de recueillir des informations sur la présence de repaires et de caches dans les vallons entourant Saïda.
Notre chaine de télévision al-Manar a indiqué qu’un campement a été découvert par les soldats.
Le commandant en chef de l’Armée, le général Jean Kahwaji, a déclaré que cette opération préventive n’est que le début, assurant que l’armée est déterminée à lutter contre le terrorisme jusqu’à son éradication.
Le ministre de la défense, Fayez Ghosn, a pour sa part mis en garde contre «la période délicate et dangereuse» que traverse le Liban. Selon lui, les attaques contre l’Armée libanaise ces derniers jours montrent que des groupes extrémistes ont pris la décision de cibler spécifiquement l’institution militaire .
Le Hezbollah aussi a tiré la sonnette d’alarme. Après sa réunion jeudi, le bloc parlementaire du parti a accusé le Courant du futur d’être «partenaire des takfiristes». Dans un communiqué lu par le député Hassan Fadlallah, le Hezbollah a dénoncé la campagne du 14-Mars.
«L'argumentation politique avancée par les membres du 14 Mars pour justifier les attaques terroristes les rend complices des terroristes. L'action du Hezbollah en Syrie vise à lutter contre le terrorisme. Sans le Hezbollah, le Liban aurait connu beaucoup plus d'attentats à la voiture piégée», a-t-il notamment déclaré.
D’autre part, le responsable du Fateh au Liban, Fathi Abou Ardate, s'est engagé jeudi à «livrer aux autorités libanaises tous les Palestiniens qui pourraient être impliqués» dans les attentats. «La sécurité du camp de Aïn el-Héloué et celle de Saïda sont inséparables», a-t-il affirmé.