Le roi avait proclamé l’état d’urgence pour une période de trois mois, au lendemain de l’arrivée de troupes du Golfe venues l’aider à la répression des manifestants.
Les autorités de Bahreïn ont annoncé dimanche la levée le 1er juin de l'état d'urgence, mis en place pour réprimer la contestation populaire, alors qu'elles commençaient à juger des dirigeants de l'opposition.
Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a décrété que l'état d'urgence qu'il avait proclamé le 15 mars serait levé "dans toutes les régions de Bahreïn le 1er juin", a annoncé l'agence officielle BNA.
Le roi avait proclamé l'état d'urgence pour une période de trois mois, au lendemain de l'arrivée de troupes du Golfe venues l'aider à la répression des manifestants et à la destruction des lieux de cultes.
L’imposition de l'état d'urgence a servi à des arrestations sans mandat judiciaire, à la détention au secret de protestataires et de militants politiques, et au jugement de civils par des tribunaux militaires.
Dans ce contexte, des chefs de l'opposition bahreïnie arrêtés à la mi-mars ont comparu dimanche devant un tribunal d'exception sous l'accusation d'avoir formé une organisation terroriste et d'avoir tenté de renverser la monarchie.
Au total, 21 personnes doivent être jugées devant ce tribunal, dont sept par contumace, selon BNA.
Seuls les avocats et deux membres de la famille de chaque accusé étaient autorisés à assister au procès, dont la prochaine audience a été fixée à jeudi, a déclaré à l'AFP Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme.
Selon lui, les accusés risquent la peine de mort au regard des charges retenues contre eux.
Des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé à plusieurs reprises la répression à Bahreïn et se sont élevées contre la condamnation à mort la semaine dernière de quatre manifestants.
L'intervention des troupes communes du Golfe à Bahreïn avait provoqué une vive tension entre les monarchies pétrolières de la région et l'Iran.
Les Emirats arabes unis ont souligné dimanche la nécessité de préserver la stabilité de la région du Golfe et défendu la position de Bahreïn, en recevant le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi.
Mais M. Salehi, dans des propos rapportés par la télévision d'Etat iranienne, a de nouveau appelé au "retrait des troupes étrangères de Bahreïn" et à "répondre aux demandes légitimes du peuple" bahreïni.