24-11-2024 11:20 AM Jerusalem Timing

Le tour de l’Iran, après la Syrie ?

Le tour de l’Iran, après la Syrie ?

Les eurodéputés ont rencontré des opposants iraniens à Téhéran, à l’insu du ministère des affaires étrangères.

Manie incurable chez les politiciens occidentaux : ils se croient tout permis partout où ils se trouvent et se permettent des immixtions incongrues dans les affaires internes des autres pays.

C’est souvent le cas, au Liban entre autre, où les différents diplomates occidentaux, participent à la vie politique de ce pays, affichent leurs avis dans des thèmes purement nationaux. La semaine passée, la France a dit qu’elle préférait la prorogation du mandat du président libanais actuel, Michel Sleïmane, à la vacance présidentielle. Dans son récent discours, le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah n’a pas omis de la remettre à sa place : «  c’est aux Libanais de décider du sort de leur président, a-t-il lancé.

En Iran, la même grossièreté a été dernièrement constatée.
A peine ont-ils mis les pieds à Téhéran, les huit membres de la délégation d’eurodéputés se sont permis d’organiser des rencontres avec des Iraniens connus pour leur position hostile au pouvoir de ce pays.
Au cours de son séjour officiel de six jours, cette délégation était censée rencontrer des membres du gouvernement et du Parlement iraniens.

Avant de rentrer mardi dernier, elle a rencontré l’avocate Nasrine Sotoudeh et le cinéaste  Jaafar Panahi. Ces deux derniers avaient été accusés par la justice iranienne d’avoir participé au coup-d’état avorté contre la réélection de l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad en 2009, sous prétexte que les élections avaient été truquées. Mme Sotoudeh ayant été libérée en septembre dernier, après trois ans d'emprisonnement, ainsi que plusieurs autres opposants politiques, dans un geste d'amnesty du nouveau président Hassan Rohani.

Au parlement iranienComme par hasard, tous deux s’étaient vus décernés en 2012 par le Parlement européen du prix Sakharov. Un prix qui affiche comme but la décoration des défenseurs des droits de l’homme dans le monde, mais qui est généralement attribué à tous ceux qui défendent les valeurs occidentales et qui militent contre les pouvoir en place, dont surtout ceux érigés en ennemis par les Occidentaux. 
 Bien entendu, la rencontre qui a eu lieu au siège de l’ambassade grecque a été immédiatement critiquée par le ministère iranien des affaires étrangères, qui a convoqué samedi l’ambassadeur grec pour lui faire part de son mécontentement.  
Des députés iraniens aussi ont haussé le ton dont Kazem Jalali qui a dénoncé dans la presse "l'ingérence" de la délégation "dans les affaires intérieures de l'Iran".

Ni les convocations ni les condamnations ne dissuaderont les Occidentaux d’en faire à leur guise. Avant de venir, les eurodéputés savaient très bien que leur inconvenance est inadmissible en Iran. En octobre 2012, ils s’était vus affichés une fin de recevoir à une demande d’autorisation de rencontrer Panahi et Sotoudeh, et avaient annulé leur visite officielle.

La -- de la délégation, Tarja Conberg, avec le député iranien Kazem JalilVu la réaction du ministère iranien des affaires étrangères, il faut en conclure que cette fois-ci la rencontre a été organisée à son insu. Signe indélébile de leur insolence, pourrait croire beaucoup d’Iraniens. Mais aussi un indice révélateur des dessous de la velléité d’ouverture des Occidentaux sur l’Iran, devraient-ils soupçonner: c'est à dire s’ingérer dans la vie politique, dans le but, ne serait-ce, que de renverser le pouvoir.

Après la Syrie, c’est peut-être le tour de l’Iran, devraient aussi craindre les Iraniens!