Des dizaines de civils tués dans des tirs d’obus de mortiers par les rebelles contre les régions et quartiers loyalistes à Alep, Homs, et Deraa.
L’hôpital al-Kindi au nord d’Alep est bel et bien tombé entre les mains des milices en Syrie. Plusieurs sites syriens en ont rendu compte. Et des images vidéo ont été publiées sur You Tube à l’appui.
Selon le site aleppin Tahtel Mijhar, ce sont les milices pro saoudienne et d'Al-Qaïda, le Front islamique et le Front al-Nosra qui ont œuvré de concert pour s’en emparer. Il avait subi un long siège et plusieurs attaques suicide. Vendredi c’est un double attentat suicide qui a eu raison de son ancien bâtiment, permettant aux miliciens de déclencher l’assaut contre le nouveau. Une vingtaine de tonnes d’explosifs y ont été utilisées. L’un des kamikazes est un saoudien assure le site.
Selon le site Syria Truth, le nombre des soldats qui défendaient cet hôpital qui a été dans le passé l'un des plus grand hôpitaux du Moyen Orient, ne dépasse pas les cent qui ont résisté pendant plusieurs mois a plus de 110 attaques. Dans certaines attaques, plus de 3.000 éléments ont été investis dans la bataille.
La chute de cet hôpital permet d’ouvrir une brèche entre Alep et sa province, de forcer la pression sur le nord-ouest de la ville et rendra plus vulnérable la situation de la prison centrale d’Alep.
Justement ce dimanche, rapporte Tahtel-Mijhar, l’aviation militaire syrienne a bombardé l’hôpital, alors que des accrochages violents ont lieu dans l’entourage de la prison centrale d’Alep. Des attroupements de miliciens ont là-bas fait l’objet de raids aériens.
Alep: pilonnages sporadiques de part et d'autre
Dans la ville d’Alep, forces gouvernementales et milices en action se livrent à des pilonnages sporadiques des quartiers.
Samedi après-midi, des obus de mortier se sont abattus sur le quartier loyaliste Aziziyyé, a proximité du dépôt du club Yarmouk, lequel renferme des centaines bombonnes de gaz, ce qui a failli provoquer une catastrophe, si les pompiers n’étaient intervenus à temps.
Pendant la semaine écoulée, plusieurs quartiers contrôlés par les forces gouvernementales ont fait l’objet d’obus de mortier qui ont été meurtriers : à Jamiliyyé, Halab al-Jadida... Et Hamidiyyé, où ce dimanche, où 4 civils dont deux femmes et un enfant (AlAlam) ont succombé à ces tirs. Jabiriyyé, Maçaloune, Zahra aussi ont fait l'objet de tirs de mortiers.
Version AFP-OSDH
Quant à l’AFP, qui cite l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, instance de l’opposition soutenue par Londres, elle a fait état de soi-disant barils d’explosifs largués sur une autoroute et qui ont tué tous les passagers d’un bus. Elle a évoqué plusieurs dizaines de tués et de blessés dans des quartiers tenus par les rebelles, dont Hanano où il serait question de 25 tués, dont 6 enfants.
La parade des chiffres
Bien entendu, comme il est difficile de vérifier l’authenticité des chiffres des tués en Syrie, chaque instance se permet d’en donner la version qui l’arrange. La crédibilité de l’OSDH a depuis le début de la crise été suspectée à ce sujet. Elle a toujours présenté les chiffres des tués des deux camps, loyaliste et rebelle comme s’ils étaient tous ceux des rebelles exclusivement
Pour y pallier, l’on constate ces dernier temps que d’autres instances ont été mêlées au comptage arbitraire.
Alors que l’OSDH fait état de 161 tués à Alep ces derniers jours, Human Rights Watch, citée également par l’AFP parle de plus de 200 morts pour la même date, tués selon elle par les raids de l’aviation syrienne en quelques jours. Médecins sans frontières aussi a son chiffre à donner : 189, ainsi que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) de plus de 100.
Adra, Deraa,.. les oubliés
Dans tous ces chiffres, il ne semble pas que les tués des obus de mortiers largués sur les quartiers contrôlés par les forces régulières soient pris en considération.
Ni non plus les victimes de la cité ouvrière de Adra, au nord-est de la capitale syrienne et qui a fait l’objet de massacres contre des minorités religieuses et contre des fonctionnaires ou des ouvriers du secteur public.
Selon la chaine de télévision AlAlam, la situation y est toujours très critique, surtout que ses habitants ont été pris comme boucliers humains. Mais l’armée syrienne y poursuit son avancée, quoique lente, et plusieurs de ses bâtiments sont désormais entre ses mains.
Deraa au sud de la Syrie aussi est ignorée par les agences internationales, pourtant il y a eu plus de 20 tués ce dimanche dans les rangs de ses civils, selon le correspondant d'AlManar en Syrie.
12 civils syriens dont trois enfants ont péri dans deux attaques aux obus de mortiers contre un même quartier, Khat Chama : 8 ont été tués dans un pilonnage de l’église al-Béchara et 4 contre un centre gouvernemental.
Homs : une localité loyaliste prise à partie
S'agissant de l'attentat contre une école dans la province est de Homs, on constate que sa couverture médiatique par les agences y est biaisée.
On signale que le nombre de tués est de 7 alors que d'autres sources évoquent qu'il a coûté la vie à plus de vingt personnes. On omet aussi de préciser que la localité prise à partie, Oum al-Amad, est connue pour ses positions loyalistes.
L’attentat perpétré via un camion piégé de type Hyundai a en plus causé un cratère d'un diamètre de 7 mètres et détruit des maisons aux alentours.
Terrain
Dans la province est de Damas, il est question de plusieurs dizaines de tués dans les rangs de la milice d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Ils sont tombés dans une embuscade de l'armée syrienne, alors qu’ils tentaient de pénétrer dans la localité de ‘Akraba, proche de l’aéroport international, pour tenter de briser le siège imposé à la Ghouta orientale. Alors qu’à Damas, une source policière a indiqué qu’une personne a été tuée dans un tir d’obus à proximité de la banque arabe, dans le quartier Kassaa. 14 voitures ont été sérieusement endommagées.