27-11-2024 04:49 AM Jerusalem Timing

France: relaxe pour l’internaute qui avait brûlé et uriné sur le Coran

France: relaxe pour l’internaute qui avait brûlé et uriné sur le Coran

Le tribunal a estimé que la vidéo incriminée n’excédait pas les limites de la liberté d’expression.

  
Le tribunal correctionnel de Strasbourg (nord-est de la France) a relaxé lundi un homme de 30 ans, poursuivi
pour provocation à la discrimination pour avoir brûlé en octobre un exemplaire du Coran et uriné sur le livre, le tout diffusé sur internet.
 
Le tribunal a estimé que la vidéo incriminée "n'excéd(ait) pas les limites de la liberté d'expression", et que l'internaute avait stigmatisé des "actes terroristes auxquels la communauté musulmane ne peut être assimilée".
 
A l'audience, le 11 avril, le parquet avait réclamé trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende, fustigeant un acte provocateur.
 
"Il incite à la haine à l'égard des musulmans, car tout le monde sait que le World Trade Center a été attaqué par des extrémistes musulmans (...). Et en urinant sur le Coran (...) c'est une incitation à la haine des musulmans contre les non-musulmans", avait estimé le procureur adjoint Gilles Delorme.
 
Le 2 octobre 2010, Ernesto Rojas Abbate s'était "amusé" dans une "émission" diffusée par webcam sur le site blog-video.tv à faire un avion avec des pages du Coran, à le projeter sur des verres représentant les tours du World Trade Center, à y mettre le feu, puis à brûler le livre et à uriner dessus "pour éteindre les flammes".

L'homme avait alors été poursuivi pour provocation publique à la discrimination nationale, raciale ou religieuse. Il encourait un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
 
Gérant salarié d'une entreprise informatique, Rojas Abbate a expliqué lors du procès avoir répondu au défi d'un internaute, après que le pasteur américain Terry Jones eut menacé de brûler un exemplaire du Coran.


Lundi matin, le parquet n'était pas disponible pour indiquer s'il ferait appel ou non de la relaxe.
 
Philémon Lequeux, président d'une antenne locale de la Licra, une association de lutte contre le racisme qui s'était portée partie civile au procès, a dénoncé un jugement "lamentable".