Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad s’est entretenu avec le chef de l’Etat dans son palais présidentiel.
Le chef de l'État, Michel Sleiman, a reçu hier, dans le cadre de ses audiences, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, avec qui il a évoqué « les derniers développements en cours sur le plan politique ainsi que le dossier de la formation du cabinet, entre autres questions locales et régionales ».
M. Raad asouligné, devant le chef de l'État, la volonté de son parti de « voir l'élection présidentielle se dérouler à la date prévue ».
Les deux hommes ont également souligné « l'importance de préserver la stabilité interne pour faire face aux échéances à venir dans un climat de solidarité et de calme », selon le communiqué du bureau de presse du palais présidentiel.
Des sources politiques bien informées proches du palais de Baabda ont indiqué en soirée que la rencontre entre le président de la République et le député Raad prouve « qu'il n'existe aucune rupture » entre Baabda et le directoire du parti.
« Les divergences de points de vue entre le président et le Hezbollah sur un certain nombre de questions ne signifient pas pour autant l'existence d'un conflit ou que les contacts sont interrompus », ajoutent ces sources, selon lesquelles « il existe un accord entre les deux parties sur le fait de maintenir les concertations ouvertes d'une manière permanente ».
Ces mêmes sources ont démenti la rumeur selon laquelle Mohammad Raad aurait mis sur la table, à Baabda, une « quelconque proposition relative au dossier du nouveau cabinet ». Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah se serait contenté de souligner la position de sa formation, qui défend l'idée d'un cabinet d'union nationale en vertu de la formule dite des « 6 + 9 + 9 ».
De son côté, Michel Sleiman aurait mis en exergue, au cours de la rencontre, l'importance de la mise sur pied d'un cabinet avant l'entrée dans les délais constitutionnels de l'échéance présidentielle. Selon ces sources bien informées, sa position est fondée sur « son attachement aux usages constitutionnels ». Aussi « appelle-t-il toutes les parties à assumer leurs responsabilités, dans la mesure où ce qui lui importe, c'est que le vide n'ait pas lieu ».
Les deux hommes ont également évoqué les préparatifs de la tenue de Genève II et la situation régionale, et plus particulièrement le cas syrien. Un consensus s'est dégagé entre eux sur « la nécessité de préserver la stabilité interne et d'empêcher toute tension de manière à faire passer les prochaines échéances dans un climat de solidarité et de calme », ajoutent ces sources.
Dans un entretien accordé Dimanche à l'agence al-Markaziya, le chef de l'État souligne qu'il sera de retour chez lui, à Amchit, le 26 mai prochain, date de l'arrivée à terme de son mandat. Cela, le président Sleiman affirme le répéter devant tous ses hôtes au palais de Baabda, « ce qui n'empêche pas certains de continuer à répandre la rumeur dans un but d'exploitation politique, comme une sorte d'instrument de chantage dont les jours à venir révéleront le caractère vain et déconnecté de la réalité ».
Aussi exprime-t-il sa « stupeur » face à « la détermination de certaines parties à utiliser cette carte, comme s'ils n'étaient pas habitués aux propos francs et directs et à la logique claire ».
« Si seulement ceux qui n'ont de cesse de prendre pour cibles la présidence et le président, notamment sur la question de la prorogation, savaient l'ampleur des efforts que je déploie pour assurer les conditions favorables à l'élection d'un nouveau président, a souligné le président Sleiman. S'ils savaient aussi ce que lui a affirmé à ce sujet le président français François Hollande, lors de leur dernier entretien téléphonique, a-t-il ajouté. Ils auraient eu la preuve, à ce moment-là, qu'il n'a aucun désir de proroger son mandat, et que toutes les rumeurs qui sont propagées au quotidien dans ce cadre ne sont que de l'intox médiatique. »
L'élection sera précédée par la formation d'un cabinet au sein duquel tout le monde sera représenté, et les forces politiques sont appelées à assumer l'ensemble de leurs responsabilités, a poursuivi le chef de l'État.
Concernant la formation du cabinet, Michel Sleiman assure qu'il déploie tous ses efforts pour donner un coup de fouet au processus, et qu'il emploiera ses prérogatives dans ce cadre jusqu'au dernier jour de son mandat, ce qu'il a clairement dit aux différentes forces et autorités politiques.
Le président de la République estime par ailleurs que la conférence de soutien au Liban, organisée le 25 septembre dernier, était très importante et que les pertes subies par le pays du Cèdre du fait de la crise des réfugiés syriens, évaluées par la communauté internationale à 7 milliards et demi de dollars, constituent un chèque aux mains du Liban. La reconnaissance par le Conseil de sécurité des résolutions du Congrès de New York, le 26 novembre dernier, constitue un document dont le Liban peut se prévaloir au niveau international.
Michel Sleiman affirme en outre que Genève 2 aura lieu le 22 janvier prochain, en présence des représentants de 37 pays. Le Liban y prendra part, sur base de ses constantes concernant la crise syrienne, en l'occurrence son soutien à une solution politique.
Le président de la République a enfin annoncé que la conférence de soutien à l'armée libanaise, qui se déroulera en Italie, aura lieu en mars prochain, dans la continuité des résolutions de la conférence de soutien au Liban, organisée à New York.