24-11-2024 05:39 PM Jerusalem Timing

Les Frères musulmans en Egypte sont désormais une "organisation terroriste".

Les Frères musulmans en Egypte sont désormais une

Arrestation de l’ex-Premier ministre de Morsi alors qu’il tentait de fuir vers le Soudan.

 
La police égyptienne a arrêté mardi l'ancien Premier ministre du président destitué Mohamed Morsi.
Hicham Qandil a été arrêté alors qu'il tentait, selon le ministère de l'Intérieur, de fuir au Soudan. Il avait été condamné fin septembre à un an de prison ferme pour n'avoir pas fait exécuter un jugement qui annulait la privatisation d'une compagnie publique dans les années 1990.

 Quinze personnes --14 policiers et un civil-- ont péri et plus d'une centaine ont été blessées tôt mardi dans un attentat à la voiture piégée, l'un des plus sanglants depuis la destitution du président Morsi.

   Les enquêteurs soupçonnent un kamikaze d'avoir forcé des barrières autour du QG de la police de Mansoura, dans le delta du Nil, à l'aide d'une voiture remplie de puissants explosifs, selon le ministère.

 "C'est une organisation terroriste internationale, ils sont responsables de ce qui s'est passé", a lancé un résident, Hamada Arafat, accusant la confrérie des Frères musulmans d'"adopter les tactiques d'Al-Qaïda".
   Un immeuble s'est écroulé, des façades ont été soufflées et un blindé de la police a été écrasé par l'explosion qui s'est produite dans la nuit, à une centaine de kilomètres au nord du Caire.

   Peu après l'attentat, un conseiller du Premier ministre Hazem Beblawi affirmait à l'agence officielle Mena que le chef du gouvernement avait qualifié les Frères musulmans d'"organisation terroriste".
Plus tard mardi, Beblawi a condamné le "pire type de terrorisme", sans toutefois nommément accuser la confrérie.

Condamnations internationales

   Le département d'Etat a également choisi le terme de "terroriste" pour qualifier cet attentat que Washington "condamne avec la plus grande force".

   Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi condamné cet attentat, estimant "qu'aucune cause ne peut justifier de tels actes de terrorisme".

Depuis Mansoura, le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim a dénoncé "une tentative de terroriser les Egyptiens à cause du référendum".

Il a cependant promis qu'un plan pour sécuriser le scrutin existait, et que cela "n'aura aucun impact sur le référendum" prévu les 14 et 15 janvier. Ce vote doit être la première étape de la transition qui doit finir avec les élections législatives et présidentielle mi-2014.

   Des milliers de personnes ont participé aux funérailles organisées pour les victimes.

   Des manifestants ont ensuite mis le feu à un bus appartenant à une compagnie touristique dont les employés avaient, selon les agresseurs, fait des saluts favorables aux islamistes. Un supermarché, dont les gérants ont été accusés d'être des sympathisants des Frères musulmans, a été saccagé. 
  

Attaque plus sophistiquée que les précédentes

La présidence a déclaré trois jours de deuil assurant dans un communiqué que les forces de sécurité allaient "venger les martyrs" et qu'elle faisait de la lutte contre le terrorisme sa "première priorité".

   Les Frères musulmans ont condamné l'attentat "dans les termes les plus forts" et l'Alliance anti-coup d'Etat, dominée par la confrérie, a reproché aux nouvelles autorités d'être "responsables de la continuation de ces immondes attentats".

   "Cette attaque est plus sophistiquée que les précédentes. Cela pourrait être un signe annonciateur de ce qui va suivre (...) la contestation dans le Sinaï est renforcée et s'étend au-delà" de la péninsule, a estimé Shadi Hamid, directeur de recherche au Brookings Doha Center.

 Depuis début juillet, des attaques visant la police et l'armée se sont multipliées, tuant plus d'une centaine de soldats et de policiers, en majorité dans la péninsule désertique du Nord-Sinaï. Des groupes jihadistes, dont certains liés à Al-Qaïda, revendiquent régulièrement ces attentats.