23-11-2024 03:23 AM Jerusalem Timing

Soudan du Sud: combats dans un Etat pétrolier du nord

Soudan du Sud: combats dans un Etat pétrolier du nord

L’ONU annonce des renforts massifs.

Soudan du Sud: combats dans un Etat pétrolier du nordDes combats opposaient mercredi l'armée et la rébellion dans un Etat pétrolier du Soudan du Sud où l'ONU va  renforcer massivement les effectifs des Casques bleus pour tenter de mettre fin au conflit.

Le bilan des combats qui opposent depuis la mi-décembre les forces du président sud-soudanais Salva Kiir et celles de son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet et entré en rébellion, atteindrait plusieurs milliers de morts, selon l'ONU, qui a annoncé la découverte de charniers.

Près de 50.000 personnes sont réfugiées dans des camps de l'ONU à travers le pays, et peut-être des centaines de milliers d'autres auraient fui en brousse pour s'éloigner des combats.

"Il y a des combats à Malakal depuis ce matin entre les forces gouvernementales et les rebelles", a déclaré mercredi à l'AFP le ministre de l'Information Michael Makwei, démentant que les rebelles aient pris le contrôle de cette ville clé, capitale de l'Etat du Nil Supérieur.

Le contrôle des Etats pétroliers du nord du pays est un enjeu stratégique pour les deux parties, car les recettes du pétrole représentent 95% de la fragile économie nationale. Mercredi, les rebelles contrôlaient toujours

Bentiu, la capitale de l'Etat d'Unité, le principal Etat pétrolier, mais les forces gouvernementales ont dit se préparer à reprendre la ville.

Pour faire face à l'urgence humanitaire, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé mardi l'envoi de près de 6.000 Casques bleus de plus au Soudan du Sud, soit un quasi-doublement des effectifs de la Minuss, qui deviendra ainsi la troisième mission de maintien de la paix de l'ONU, après celles en République démocratique du Congo et au Darfour.

Pas de date pour un dialogue entre les deux rivaux

 Mais le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a averti que ce redéploiement "ne se fera pas du jour au lendemain" et que l'ONU "ne peut pas protéger tous les civils" dans le pays. Il appartient aux deux camps rivaux de mettre fin au conflit, a-t-il ajouté, en appelant à des négociations entre MM. Kiir et Machar.

Il les a de nouveau appelé mercredi à négocier, et a menacé les responsables d'exactions de sanctions, dans un "message radio et vidéo à la population du Soudan du Sud".

"Le Soudan du Sud est menacé, mais le Soudan du Sud n'est pas seul", déclare-t-il. "Je veux vous assurer que les Nations unies se tiennent aux côtés de la population du Soudan du Sud en ces temps difficiles", ajoute-t-il, rappelant les "attaques abominables" et les "graves violations des droits de l'homme" commises.

Mardi, les forces gouvernementales ont progressé, reprenant aux rebelles la ville de Bor, capitale de l'Etat de Jonglei, à seulement 200 km au nord de Juba. Les rebelles tenaient la ville depuis le 19 décembre.

L'armée continuait mercredi de "nettoyer" les "poches rebelles" dans la zone.

"Il y a des opérations ce matin contre des poches rebelles dans le secteur de l'aéroport. L'armée est en train de les nettoyer. Mais la plupart des rebelles qui étaient dans la ville sont en fuite",  a déclaré le ministre de l'Information Michael Makwei.

Selon un correspondant de l'AFP qui a pu se rendre à Bor, les cadavres jonchent les rues de la ville. Les magasins ont été pillés, les maisons détruites, tandis que dans le bureau du gouverneur - utilisé comme base par les rebelles pendant leur occupation - les fenêtres ont été défoncées et les portes arrachées de leurs gonds.