Pas question pour lui de démissionner, ce qui enrage ses adversaires du courant du Futur!

Le mufti tient bon. Il va dans les jours prochains accorder un point de presse pour relater sa version de l’agression honteuse dont il a fait l’objet. Lorsque dimanche dernier, venu prendre part aux obsèques du jeune martyr Mohammad Chaar, tué dans l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien ministre et actuel conseiller de Saad Hariri Mohammad Chatah, des partisans du Courant du Futur l’avaient pris à parti, l’insultant et le menaçant.

N’empêche, ce jour-là, il avait été abandonné à son sort tandis qu’il risquait le pire. Personne n’a bronché pour lui venir en aide lorsqu’il était bloqué dans l’un des salles de la mosquée, harranguée par la foule.

Même l’armée s’est abstenue de toute intervention : «  nous n’entrons jamais dans une mosquée, même si le mufti se trouve à l’intérieur ! », avait tout bonnement dit un officier à des proches du mufti. La position était forces de sécurités intérieures étaient similaires. C’est une intervention du Département des Renseignements, appareil sécuritaire totalement acquis au courant du Futur qui aura permis son évacuation.
Le Premier ministre sortant, Najib Mikati non plus n’a proposé de l’emmener, sachant que les partisans du Futur lui avaient brisé les pare-brises de sa voiture.
 

Or assure le journal libanais assafir, nombreux sont les Sunnites libanais qui ont condamné ce qui s’est passé, dont des partisans du Futur.
En dehors de ce courant, d’aucuns refusent catégoriquement « toute atteinte à la tête de la communauté sunnite », et lui reprochent son soutien à la foule.
Au sein du Courant, certains reconnaissent en catimini que l’attaque de Khachekji est « un acte honteux » pour le Futur,  et le fait de vouloir écorcher l’image du mufti n’a fait qu’embarrasser les haririens.

Jusqu’à présent, ces derniers ne semblent pas du tout lésés par le qu’en dit-on dans la rue sunnite en particulier et libanaise en général et s’obstinent pour propager que la réaction de la foule à la mosquée reflète le «pouls de la rue» sunnite.

Aucun des responsables du Futur n’a exprimé des excuses. Bien au contraire, le parti propage des allégations qui imputent à cheikh Kabbani la responsabilité de ce qui s’est passé. Prétendant que sa venue était suspecte, et laissant entendre que c’est le Hezbollah qui lui avait mis la puce à l’oreille dans le but de semer la zizanie.

Bien entendu, depuis son retour chez lui, le mufti ne cesse de rejeter ces assertions. Sa venue à la mosquée n’a rien d’un acte calculé, ni ne lui a été inculqué par quiconque. Il est même venu à bord de sa propre voiture, en l’absence du responsable de sa sécurité qui était en congé. Il a refusé de sortir de la mosquée que lorsque les services de sécurité se sont entendus ensemble avec le DR, de crainte que la foule n’aggrave les choses. Il a même refusé d’accueillir ses partisans venus au seuil de sa maison, pour lui faire part de leur compassion, parce qu’il appréhendait des altercations avec les jeunes du quartier, partisans du Futur.

Via le journal assafir, il rassure ses partisans qu'il n'est pas question pour lui de démissionner. Ce qui rend ses adversaires du Futur plus enragés que jamais!Jamais un dirigeant sunnite ne leur aura tenu tête autant que lui. Cheikh Kabbani mérite bien sa renommée: le mufti contre tous les vents et marées!