La cellule était composée de plusieurs individus ayant suivi des entraînements pour le maniement de différents types d’armes et explosifs au sein d’organisations terroristes.
Le terrorisme inquiète de plus en plus au Maroc. Une cellule terroriste opérant dans plusieurs villes du royaume a été démantelée.
Les services de la sûreté nationale et de la gendarmerie royale ont démantelé une cellule terroriste opérant dans plusieurs villes du Maroc, dont Casablanca, Fès, Meknès, Tanger et Kénitra, a indiqué, mercredi soir, un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Tout récemment, après le démantèlement d'une cinquième cellule terroriste au Maroc, le ministère de l'Intérieur a manifesté son inquiétude quant à la prolifération des réseaux de recrutement de terroristes pour Al Qaïda.
En effet, 12 membres d'une nouvelle cellule terroriste, Ansar Achariaa au Maghreb islamique, ont été capturés au Maroc.
La cellule était composée de plusieurs individus ayant suivi des entraînements pour le maniement de différents types d'armes et explosifs au sein d'organisations terroristes.
Toujours selon le communiqué, lors de l'opération de démantèlement, il a été procédé également à l'arrestation d'un ancien détenu dans le cadre de la loi antiterroriste. L'individu en question est soupçonné de jouer le rôle de coordonnateur au niveau national des opérations de collecte de fonds et de recrutement de volontaires devant combattre au sein de cellules terroristes en lien avec lesdites organisations.
Al-Qaïda cherche depuis 2002 à créer des cellules terroristes au Maroc
Al-Qaïda cherchait depuis 2002 à créer des cellules terroristes au Maroc, afin de porter atteinte à la stabilité du pays et frapper des cibles occidentales. À l’été 2002, on a découvert des cellules dormantes qui projetaient d’attaquer les navires dans le détroit de Gibraltar.
À leur retour au Maroc du « djihad » contre les Soviétiques, les Marocains afghans ont assuré le transfert de leur expertise militaire et technique dans la confection d’explosifs, et ont attiré et formé de nouvelles recrues pour mener des attaques terroristes au Maroc et à l’étranger. Toutes les cellules démantelées étaient encadrées par des individus qui avaient déjà visité l’Afghanistan, absorbé les doctrines takfiri et acquis de l’expérience dans le bombardement dans les camps d’Al-Qaïda.
Al-Qaïda a également envoyé au Maroc d’autres personnes expérimentées dans la confection d’explosifs, et provenant de diverses nationalités (français, syriens, yéménites, palestiniens, belges, etc), en vue d’établir une branche dans le pays, en guise de base arrière pour toutes les opérations ciblant la région caractérisée par sa proximité avec l’Europe, et son ouverture sur la région du Sahara et du Sahel qui couvre une superficie de 8 millions de kilomètres carrés.
Al-Qaïda est particulièrement attirée par les conflits internes ou interétatiques dans la région, comme le conflit entre le Maroc et l’Algérie. Ces conditions sont favorables pour la libre circulation des terroristes et l’élargissement du champ de leurs activités pour inclure le commerce de drogues, ainsi que la prise d’otages qui a permis à la branche d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique de récolter 50 millions d’euros en quelques années.
Le démantèlement de la cellule d’Amgala reflète la stratégie d’Al-Qaïda consistant à s’infiltrer dans le territoire marocain en exploitant le conflit du Sahara, et les horizons bloqués des membres du Polisario que l’organisation recrute pour perpétrer des actes de sabotage. L’intérêt croissant d’Al-Qaida au Maroc est illustré par le nombre de cellules démantelées depuis le 16 mai 2003, qui s’élève à 80. Le rythme de démantèlement des cellules a augmenté d’une cellule tous les cinq mois, à une cellule toutes les deux semaines.
Le danger des cellules, la nature de leurs stratégies et le type d’armes saisies sont autant de facteurs qui confirment la menace croissante d’Al-Qaïda sur le Maroc. A titre d’exemple, la cellule d’Amgala possédait un arsenal extrêmement dangereux d’armes, composé de 30 mitrailleuses de type Kalachnikov avec 1998 munitions, trois pistolets mitrailleurs, deux lance-roquettes, des lanceurs antichar et des équipements topographiques comprenant des cartes des frontières algéro-marocaines.
Ces armes suffiraient pour équiper une mini-armée ou des dizaines de cellules, et c’était justement le plan d’Al-Qaïda qui attirait et recrutait des fugitifs, comme Mohamed Mohim qui s’est évadé de la prison centrale de Kénitra en 2008, ou des salafistes jihadistes.
Il est facile d’attirer des individus adhérant à la tendance takfiri, compte tenu de leur prédisposition à perpétrer des attentats terroristes. Pour faire face à ce danger qui menace la sécurité et la stabilité du Maroc, on doit impliquer les citoyens et susciter leur coopération avec les services de sécurité en signalant et poursuivant les individus suspects. La participation des citoyens dans la lutte contre le terrorisme s’est avérée efficace dans bon nombre d’incidents, comme l’arrestation des auteurs de l’attaque criminelle contre l’hôtel Atlas Asni à Marrakech en 1994.
Un autre exemple de coopération est celui du kamikaze Abdelfattah Raydi, qui a suscité les soupçons du propriétaire du cybercafé qu’il fréquentait, pour avoir accédé à des sites web “jihadistes”. Raydi s’est fait exploser le 11 Mars 2007, avant que le propriétaire du cybercafé puisse contacter la police, mais les forces de sécurité ont pu arrêter le deuxième kamikaze qui a été blessé au visage.
Les citoyens ont également joué un rôle de premier plan dans la poursuite et arrestation de deux kamikazes le 10 avril 2007, à Casablanca. Les terroristes qui se sont évadés de la prison de Kénitra ont avoué après leur arrestation qu’ils n’avaient aucun problème avec le " Makhzen ", représenté par les forces de sécurité, la gendarmerie et les forces auxiliaires, comme il était difficile de reconnaître ces terroristes quand ils se sont rasés les barbes et dissimulé leurs traits physiques ; par contre, ils avaient énormément de difficultés avec leurs familles et connaissances qui ont refusé de les accueillir comme des fugitifs.
Les services de sécurité ont en fait réussi à arrêter des terroristes fugitifs grâce à l’assistance des familles et proches de ces derniers, qui ont fourni des informations utiles à la localisation de leurs cachettes. Le rejet du terrorisme par la communauté et la coopération des citoyens avec les forces de sécurité, en signalant et en poursuivant les terroristes, garantissent la réussite de l’État dans la lutte contre le terrorisme.