Le président libanais veut toujous former un gouvernement du fait accompli.
Le Président libanais Michel Souleimane campe toujours sur sa position de former un gouvernement du fait accompli qui isole le Hezbollah.
C’est du moins ce qu’affirment les forces du 8 mars qui, selon elles, rien ne montre que le chef d’Etat a changé sa position, malgré les « conseils » américains en ce sens. En effet, l’ambassadeur américain a David Hill a assuré que « les Etats-Unis et leurs alliés européens préfèrent la stabilité sur la formation d’un gouvernement du fait accompli ».
Des sources éminentes des forces du 8 mars, citées par le quotidien libanais al-Akhbar, ont rapporté que « Souleimane et Tamam Salam ont accepté de patienter dans l’annonce de la formation gouvernementale, à la demande du député Walid Joumblatt. Toutefois, l’Arabie Saoudite n’a pas changé de position. Elle veut provoquer une explosion dans le pays quel que soit le prix. Riyad exige un gouvernement qui isole le Hezbollah, et il semble que Souleimane se soit engagé dans cette affaire ».
Mais, ajoutent ces sources, les forces du 8 mars attendent les résultats de l’action du député Joumblatt et les efforts du chef du parlement Nabih Berri.
D’après al-Akhbar, Souleimane a indiqué à ses visiteurs lors de son voyage en Hongrie que le Premier ministre désigné « insiste sur une formation imminente du gouvernement, vu qu’il a longtemps attendu le consensus mais en vain.
Souleimane estime qu’il n’est plus possible d’attendre encore plus parce que le président Najib Mikati veut quitter le Sérail et qu’il a informé tout le monde qu’il approuvera n’importe quelle proposition faite par Tammam Salam.
Salam a quant à lui informé toutes les parties qu’il « n’est plus en mesure d’attendre », faisant état de pressions accrues de la part des forces du 14 mars pour former un gouvernement mais aussi de craintes sur son avenir politique.
Concernant la date de l’annonce du nouveau gouvernement, prévue pour le 7 janvier, des sources informées ont dit que Salam pourrait reporter « cette date de quelques jours, d’une semaine au maximum ».
Dans sa dernière visite au Premier ministre désigné il y a deux jours, le député Walid Joumblatt lui a demandé de patienter quelques jours, afin de s’entendre avec le Hezbollah et le mouvement Amal.
Ce même journal révèle que Salam a rencontré il y a deux jours l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et le directeur du bureau de Saad Hariri, Nader Hariri.
Salam a informé Siniora des résultats de ses discussions avec Joumblatt, et de son accord d’attendre quelques jours afin que la formule gouvernementale sur laquelle travaillent Joumblatt et Berri soit claire. Siniora et Hariri sont quant à eux obstinés dans leur refus de participer à tout gouvernement auquel le Hezbollah prend part.
Les milieux proches de Salam assurent que toutes les formules sont à table, dont la formule du ministre-roi. Mais des sources parlementaires éminentes dans le camp du 8 mars affirment que la formule (9-9-6) convient le plus pour la formation du prochain gouvernement, et que toute autre proposition est une perte de temps.
Le patriarche maronite appelle au dialogue
Pendant ce temps, le patriarche maronite Bechara Rai a assumé aux deux parties politiques la responsabilité des explosions et des attentats qui ont fait et continuent de faire des victimes innocentes.
« N’y a-t-il pas au Liban des gens sages indépendants de leurs intérêts pour répondre à l’appel du chef de l’Etat au dialogue et à la résolution de la crise politique responsable de toutes les tragédies et catastrophes, et pour coopérer avec le Premier ministre désigné afin de former le gouvernement convenable, ou encore pour travailler de concert afin d’élire un nouveau chef de l’Etat dans les délais constitutionnels? »