26-11-2024 11:24 PM Jerusalem Timing

Tous contre l’EIIL... Le rôle du bouc émissaire est terminé !

Tous contre l’EIIL... Le rôle du bouc émissaire est terminé !

Elle avait pour tache de faire les sales besognes, et d’assumer la responsablité de celles des autres.

Toutes les milices en action dans le nord de la Syrie, se sont unies pour éradiquer la milice d’Al-Qaïda l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Et ce avec la bénédiction de la Coalition de l’opposition syrienne.

Tous contre un

Ce groupuscule takfiri qui a régné en maitre unique pendant 8 mois (depuis le mois d’avril dernier)  dans plusieurs régions, après avoir  délogé les différents groupuscules de l’Armée syrienne libre (ASL) est à son tour débusqué.

Des dizaines de batailles ont été déclenchées conjointement contre ses positions et sièges dans les gouvernorats d’Alep, d’Idleb, mais aussi à Raqqa, seul gouvernorat qu’elle contrôle totalement depuis le mois de mars 2013.
L’appel avait été donné, au moment même de sa formation, par la nouvelle milice, Armée des Moudjahidines (AM) créée par la coalition de plusieurs  milices opposées à l’EIIL.

Cette armée qui semble être la jumelle du Front Islamique (FI) en action à Damas, et soutenue par l’Arabie saoudite comprend les milices suivantes : Brigades Noureddine elZenki, Brigades alAnsar, Rassemblement Exécute aux ordres, Brigade islamique de la Liberté, Brigade de la Gloire islamique, Brigades des partisans du califat, Brigades Soldats des deux lieux saints, le Contingent 19....

Son but affiché est de combattre l’EIIL au motif qu’elle est « une organisation takfiri (takfiriste) qui a réduit à l’esclavage les gens et a violé les interdits religieux ».
Ont rejoint l’attaque contre l’EIIL, son concurrent à Al-Qaida, le Front al-Nosra, la milice des Frères Musulmans, Brigade Tawhid et le Mouvement des Libres du Levant (MLL), avec lequel plusieurs affrontements avaient eu lieu dernièrement.
Selon une source citée par le journal libanais Assafir, certaines milices refusent d’afficher publiquement qu’elles combattent l’EIIL, de crainte d’un retournement de la situation sur le terrain, surtout que l’EIIL est parvenue à imposer son hégémonie aussi bien en Irak qu’en Syrie.

En même temps que l'Irak

Le timing de l’opération montre que ces milices ont voulu profiter de la campagne militaire lancée par le gouvernement irakien contre l’EIIL dans la région de Falloudjah à AlAnbar.
Selon les premières informations, l’EIIL a subi de lourdes pertes, perdant plusieurs régions et sièges : dont le plus important, celui situé à l’Usine du sucre, ainsi que celui d’Atamah, à la frontière avec la Turquie, à Manbaj, dans la province d’Alep...

Ce lundi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a indiqué que les rebelles assiègent son siège principal dans la ville de Rakka et qu’ils sont parvenus à libérer 50 miliciens dans un autre siège, «  des rebelles et des militants capturés par l'EIIL ». Les journalistes étrangers et le prêtre jésuite Paolo Dall'Oglio enlevés par l'EIIL selon l'OSDH ne figuraient pas parmi eux.

Guerre de communiqués 

Dans un premier communiqué, l’AM a dit avoir fait prisonniers quelques 110 membres de l’EIIL, appelé les autres partisans à quitter ses rangs pour rejoindre ceux des «  moudjahidines sincères qui combattent contre le régime » et refusant les accusations sur les réseaux sociaux qui le taxent d’être à l’image des Sahwats en Irak. (Milices créées pour combattre Al-Qaïda)

Cette accusation avait été véhiculée dans le communiqué de l’EIIL, dans lequel elle s’est engagée à combattre tous ceux qui complotent contre elle.  Elle a adressé à l’AM et tous les autres groupuscules « un ultimatum de 24 heures, les sommant de lever les barrages, de cesser d’agresser ses éléments et de libérer ceux qui ont été faits prisonniers, faute de quoi elle se retirerait de tous les fronts contre l’Armée syrienne régulière, en l’occurrence cheikh Saïd, Noubbol et Zahra (deux localités chiites assiégées depuis plus d’un an) , Kowaïress ( à côté d’un aéroport militaire) etc...

Ce lundi, un chef de l’EIIL, un Belge d’origine algérienne selon l’OSDH a menacé que des centaines de miliciens de l’EIIL s’apprêtent à faire exploser des voitures piégées dans plusieurs régions d’Idleb.

 

Le bouc-émissaire

 Depuis la prise de Raqqa par des jihadistes en mars 2013, les militants ont accusé l'EIIL d'y faire régner la terreur en pratiquant passages à tabac, enlèvements et assassinats. Des centaines de militants, rebelles et simples civils sont détenus dans la ville, selon l'OSDH.
Selon l’AFP, ce sont ces exactions, dont le récent assassinat d'un médecin rebelle populaire, qui ont poussé plusieurs coalitions insurgées à lancer des attaques contre l'EILL, en particulier dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb (nord-ouest) puis à Raqqa.
 

L’AFP poursuit que les insurgés reprochent également à l'EIIL ses velléités hégémoniques en territoire rebelle, et l’accusent d'avoir mené des décapitations, des enlèvements de militants pacifiques, de journalistes et de rebelles mais aussi d'imposer par la force son interprétation extrême de l'Islam.
Etrangement, après avoir été accueillie à bras ouvert par les rebelles en Syrie, et ce malgré les mises en garde sur son appartenance à Al-Qaida, la milice de l’EIIL est désormais bannie. Non point à cause de ses exactions et velléités hégémoniques, mais surtout parce sa mission est accomplie. 

En effet, depuis son avènement en Syrie, elle se devait de perpétrer les taches les plus difficiles et les plus sales : attentats suicides, attaques de grande envergure, sans oublier toutes les horreurs qui vont avec. Ce qu’elle a fait d’ailleurs sans jamais se plaindre, et avec grand plaisir aussi.

Mais il semble que sa mission consistait aussi à lui incomber les atrocités faites par les autres milices, dont celles de l’ASL surtout.