Echec de Kerry de rallier Israèliens et Palestiniens à son plan de paix..
Un projet de 272 logements dans des colonies israéliennes en Cisjordanie a été approuvé , selon l'organisation anticolonisation La Paix Maintenant.
La construction de 250 logements dans la colonie d'Ofra (centre) et de 22 autres à Karnei Shomron (nord) a été validée dimanche, selon un document officiel publié sur le site de l'administration militaire israélienne chargée des colonies, a indiqué l'ONG dans un communiqué, estimant que "la construction pourrait débuter rapidement".
"Un gouvernement recherchant une solution à deux Etats n'approfondirait pas encore le conflit en construisant dans les colonies, en particulier celles qui n'ont aucune chance de rester sous souveraineté israélienne" après un accord de paix, estime La Paix Maintenant, soulignant qu'il s'agit de "deux colonies isolées, situées au coeur de la Cisjordanie" occupée.
Un responsable du ministère de la Guerre a pour sa part indiqué que l'obtention des autorisations nécessaires prendrait encore de
"longs mois" pour ce projet de construction lancé en octobre dernier par son ministère.
"La publication dimanche ne constitue que la deuxième étape sur les quatre nécessaires pour lancer des travaux", a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part affirmé lundi devant le groupe parlementaire du Likoud, son parti, qu'il n'avait pas l'intention de démanteler de colonies en Cisjordanie dans le cadre des négociations avec les Palestiniens, a indiqué la "10", une chaîne de télévision privée.
M. Kerry, qui a quitté lundi le Proche-Orient après quatre jours de discussions intensives, sans avoir convaincu Israël et les Palestiniens de se rallier à son plan de paix, a déclaré à plusieurs reprises que les Etats-Unis considéraient la colonisation comme "illégitime".
Echec de Kerry à rallier Israèliens et Palestiniens à son plan
Les diplomates américains avaient minimisé les espoirs de percée lors de ce dixième voyage dans la région du secrétaire d'Etat, en butte aux positions jusqu'à présent irréconciliables des deux camps.
Il a sondé les dirigeants israéliens et palestiniens sur un projet d'"accord-cadre" traçant les grandes lignes d'un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.
Les discussions portent non pas sur un, mais une série de documents, a précisé un responsable du département d'Etat dans l'avion ramenant M. Kerry vers Bruxelles.
"Il y a beaucoup de décisions difficiles à prendre. A un moment, il y aura un document contenant les idées des deux parties", a-t-on ajouté, sans évoquer de date.
L'émissaire américain pour ces pourparlers, Martin Indyk, est resté sur place pour continuer à rechercher des compromis, selon un haut responsable américain.
Le quotidien israélien Maariv rapporte que le gouvernement serait prêt à suspendre la colonisation dans certaines implantations de Cisjordanie occupée, en échange d'une prolongation jusqu'en janvier 2015 des pourparlers, censés s'achever le 29 avril.
M. Kerry ferait pression sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour accepter une formule autorisant le retour en Israël d'un nombre limité de réfugiés chassés en 1948, auquel s'opposent catégoriquement les dirigeants israéliens, ajoute le journal.
Le mouvement dirigeant palestinien, le Fatah, a insisté sur le respect du calendrier, prévenant qu'après le 29 avril, "si Israël continue à s'entêter, personne ne pourra empêcher le président (Mahmoud) Abbas de retourner demander l'adhésion en tant qu'Etat membre à part entière aux agences de l'ONU, y compris la Cour internationale de Justice ou la Cour pénale internationale".
Dans son bulletin hebdomadaire, une commission du Fatah a rejeté comme "un argument fabriqué de toutes pièces" l'exigence d'une reconnaissance d'Israël comme "Etat du peuple juif".
M. Netanyahu n'a qu'à "appeler son Etat +Etat juif d'Israël+ comme les mollahs iraniens qui ont appelé le leur +République islamique d'Iran+", souligne-t-il.
Avant son départ lundi, Kerry a rencontré l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) Tony Blair et le chef de l'opposition israélienne Yitzhak Herzog.
Mais il doit revenir dans la région en début de semaine prochaine pour poursuivre son forcing, rapporte la presse israélienne.
L'opinion publique israélienne et palestinienne, plus sceptique que jamais après 20 ans de processus de paix, semble se désintéresser des efforts de John Kerry.
Le quotidien palestinien Al-Quds dénonce la confusion suscitée par les fuites contradictoires, estimant que le peuple palestinien "a le droit de savoir" quel est le contenu des discussions, et s'inquiétant d'une perpétuation de "l'occupation et de l'hégémonie que veulent vendre Israël et Washington sous l'étiquette de la paix".