24-11-2024 09:54 AM Jerusalem Timing

Normalisation avec Israël en Tunisie: Ennahda contre l’incrimination!

Normalisation avec Israël en Tunisie: Ennahda contre l’incrimination!

Les partis de gauche et nationalistes exigent d’inclure la Constitution d’un chapitre qui incrimine la normalisation avec l’Entité sioniste.

Une grande controverse a eu lieu vendredi dernier au sein de l’Assemblée Nationale Constituante lors de la discussion du préambule de la Constitution.

Le parti démocratique social Al Massar (gauche) a appelé à indiquer que la Tunisie fait partie intégrante des pays du bassin de la Méditerranée, sauf qu’Israël se situe dans cette zone alors que  certains élus ont vu qu’à travers cette mention, la porte s’ouvrira à la normalisation avec l’Entité sioniste.

Certains élus, notamment ceux du parti du front populaire, al-Massar, du courant démocratique et certains indépendants, ont saisi cette occasion pour appeler avec force à mentionner l'incrimination de la normalisation avec Israël dans la nouvelle Constitution Tunisienne.

Toutefois, des députés du parti islamiste au pouvoir Ennahda et son allié « bloc pour le travail et les libertés » n’ont pas trouvé qu’il était nécessaire de souligner l’animosité avec Israël, parce que la Constitution tunisienne comprend un autre chapitre sur l’engagement de la Tunisie à défendre la cause palestinienne et le droit de tous les peuples à la liberté et à l’autodétermination.

Cette controverse au sein du conseil national de la Constituante a été accompagnée de manifestations populaires organisées par des activistes syndicalistes, nationalistes et de gauche dans la rue Habib Bourguiba. Les protestataires exigeaient du conseil de faire inclure ce chapitre.

En réalité, cette demande n’est pas nouvelle et date du lancement des travaux du conseil vers la fin de 2012.
A cette époque, l’opposition, nationalistes et de gauche, avait mené plusieurs activités dans les différentes villes du pays, réclamant l’incrimination de la normalisation avec Israël.

De son côté, l’association tunisienne pour le rejet de la normalisation et le soutien de la résistance a appelé à organiser des sit-in et à signer une pétition populaire, à laquelle ont participé des milliers de Tunisiens pour sommer le conseil à inclure un chapitre incriminant la normalisation et garantissant un procès à ceux qui y appellent.

Le président du conseil Mostapha ben Jaafar, président d’honneur à l’organisation du socialisme international et secrétaire général du parti du bloc constitutionnel démocratique, s’est dit stupéfait de ces appels ! S’exprimant au cours d’un colloque avec des activistes européens dans la capitale autrichienne, Vienne, il a qualifié ceux qui appellent à incriminer la normalisation avec Israël d’un « petit groupe de nationalistes extrémistes » !

Cette déclaration a suscité un vif émoi en Tunisie, ce qui a poussé le bureau de ben Jaafar à publier un communiqué dans lequel il dément avoir qualifié les nationalistes d’ « extrémistes ».

Quel que soit le dénouement de cette affaire, le rejet du parti annahda d’inclure un chapitre sur l’incrimination de la normalisation avec Israël ne passera pas sous silence. Une guerre ouverte a été déclenchée contre ce parti « islamiste » sur les pages de socialisation sur la toile.

Les détracteurs accusent ce parti d’avoir conclu des transactions en secret avec des organisations sionistes qui lui ont assuré une couverture internationale pour accéder au pouvoir. D’autres ont soupçonné le dirigeant du mouvement Rached Ghanoushi d’avoir rencontré des dirigeants d’organisations sionistes lors de sa visite aux Etats-Unis l’an dernier.

Sachant que le refus d’Ennahda aura des répercussions négatives sur sa base populaire, parce que ceci dévoilera la nature des liens internationaux tissés dans les coulisses par les nouveaux dirigeants du pays avec les forces qui dominent le monde et les institutions internationales.