L’Arabie saoudite joue ses dernières cartes en Syrie et tente de prendre le contrôle de toutes lesrégions contrôlées par les takfiristes.
A deux semaines de la tenue de la conférence de Genève II, d'étranges événements se reproduisent à Alep : alors que la milice takfirie, Etat islamique en Irak et au Levant, faisait pluie et beau temps à Alep il y a encore quelques semaine, la donne s'est soudainement inversée et l'EIIL (Daesh, initiales en Arabe) va de défaite en défaite et les agences de presse occidentales parlent désormais de leur disparition !! Que se passe-t-il ?
Selon les analystes politiques, l'Arabie saoudite mène une vaste purge dans les rangs des terroristes takfiris et n'en conserve que ceux qui se couchent par terre !
Selon le site d'information de l'opposition saoudienne Meraat al Jazeera qui publie un article intitulé "Un Daesh II se forme en Syrie", " les combats qui se déroulent en ce moment et de façon acharnée contre l'Etat islamique en Irak et au Levant nous conduisent à une simple conclusion : une coalition internationale est crée pour combattre cette milice.
Il va sans dire que l'axe de la résistance composé de l'Iran, de la Syrie, du Hezbollah et de l'Iran ont des intérêts communs à combattre l'EIIL et ses filiales.
Les russes ont aussi de quoi soutenir les combats contre Al Qaida et ses incarnations qui commencent à s'infiltrer en Russie. Ces terroristes sont entrainés en Syrie et combattent en priorité Assad.
Depuis 2011, des mises en garde ont été lancées contre la présence des dizaines de ressortissants russes dans les rangs des terroristes takfiris en Syrie.
Les turcs s'inquiètent eux aussi de la présence de l'EIIL et de leur pensée et conviction qui s'opposent à celles des Frères musulmans dont la Turquie réclame la paternité.
Quant aux pays arabes du golfe Persique, ils combattent l'EIIL et même l'Arabie saoudite ne veut pas de ses combattants sur son territoire.
Si Riyad fait tout pour maintenir en l'état Daesh, c'est parce qu'il souhaite utiliser les terroristes qui en sont membres contre d'autres Etats.
La Jordanie, par exemple, elle est inquiète de voir se multiplier les branches actives de l'EIIL sur son sol. Pour l'Egypte, les inquiétudes sont identiques une Egypte qui est au coeur du monde arabe.
Quand à l'Europe occidentale ou même les Etats Unis dont les ressortissants figurent au nombre des terroristes de l'EIIL, le danger est ressenti encore de façon plus prégnante.
Daesh tient donc le même rôle qu'Al Qaida, il y a dix ans : c'est une organisation terroriste qui a ligué "tout le monde" contre elle.
Une question se pose : cette coalition est-elle une réalité ou un mythe?
Les Al-e Saoud renieront plus que toute autre partie régionale la présence des membres de la famille royale et des proches de celle-ci dans les rangs de Daesh.
Et pourtant, c'est l'Arabie saoudite qui est la source idéologique, financière et humaine de l’EIIL.
Cette pensée folle qui est aux commandes à Riyad a décidé une bonne fois pour toute de pactiser avec le diable contre l'Iran et ses alliés.
Depuis 10 ans, les Saoudiens manipulent celle milice en Irak, en Syrie au Liban et au Pakistan, en sorte que toute acte contre Daesh est en quelque sorte une tentative d'endiguement en direction de la famille régnante saoudienne. Et les Américains?
Le scepticisme le plus totale semble régner sur leur camp face à l'EIIL surtout que leur investissement en faveur du projet saoudien a échoué à faire renverser Assad, à affaiblir le Hezbollah ou encore à mettre l'Iran dans l'impasse.
Les Etats-Unis ont compris dans la foulée de leur expérience irakienne que le terrorisme n'est jamais une arme trop sûre.
En ce sens, les Etats Unis et la France en qualité des pays occidentaux les plus enclins à soutenir les takfiris pensent à limiter ce soutien de façon à ce que leurs adversaires iraniens russes et autres n’en bénéficient pas trop, non plus.
Il n’y a pas d’autre choix que de «récréer Daesh » et de placer le produit sous une nouvelle étiquette et de le doter de nouveaux slogans aussi vagues qu’opaques.
Voilà pourquoi les médias arabes et occidentaux parlent de plus en plus d’un certain « Front islamique » un front qui fait d’ailleurs l’objet de rudes rivalités entre les américains, les français, les qataris et les saoudiens, les turcs qui tentent chacun à sa manière de s’en approcher.
Chacun de ses Etats qui ont juré la perte de la Syrie souhaitent que « Daesh II ou Front islamique » soit la porte-parole de ses idéologies, de ses intérêts, de son hostilité croissante contre la Syrie et le Hezbollah.
Et tout ceci sur fond d’une plus grande soumission politique et sécuritaire aux Etats qui le sponsorisent !
Il va sans dire qu’au nombre des dirigeants de l’opposition anti Assad pro-occidentale, il y a des gens qui veulent accepter cette nouvelle mission.
Si l’EIIL s’affaiblit et qu’il finit par se soumettre aux diktats arabe, occidental et turc, on lui lâchera les brides et il pourra comme les autres milices intégrer les camps de la guerre contre la Syrie et ses alliés.
Voilà pourquoi toutes les milices salafo-takfiris d’Alep attaquent l’EIIL et souhaitent sa fin.
L’Occident et ses alliés arabes savent bien que l’EIIL ne disparaitra pas et qu’il ne fera que changer d’apparence et de posture et tant mieux pour eux dans la mesure où c’est à la faveur de l’EIIL et des groupes similaires que l’axe arabo-occidental pourrait prolonger sa guerre confessionnelle au Moyen Orient.
Bref, cet axe joue ses dernières cartes en Syrie et tente de prendre l’initiative sur le terrain des combats en prenant le contrôle de toutes les milices actives.
L’Arabie saoudite et ses soutiens occidentaux mènent leur propre purge à Alep pour assurer leurs assises dans des régions contrôlées par les takfiris.
Il s’agit de conserver les « acquis » de trois ans de guerre contre l’Etat syrien, guerre qui n’a rien apporté à ses déclencheurs ».