De plus en plus de miliciens se rendent ou tombent dans les embuscades de l’armée.
Il faut croire que la politique du blocus contre les régions et quartiers occupés par les miliciens rebelles en Syrie est en train de porter ses fruits. Elle permet de traquer les miliciens ou de les amener à se rendre. Des centaines d’entre eux ont soit été tués ou ont capitulé ces dernières semaines.
45 tués
A Homs, plus de 45 miliciens ont péri d'un seul coup dans la nuit de mercredi à jeudi dans une embuscade dressée par l’armée syrienne dans les périphéries du quartier Khalidiyyé.
Selon l’agence de presse syrienne Sana, une unité de l’armée a attaqué des dizaines d’éléments d’un groupuscule armé qui ont tenté de sortir des quartiers Kossour, Karabiss, et Jouret-Chiah en direction de la région de Matahen.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les miliciens qui appartenaient à plusieurs groupes tentaient de détourner le blocus imposé aux régions qu’ils contrôlent dans les vieux quartiers de Homs, lorsque les forces gouvernementales les ont rattrapés.
L’OSDH indique que l’armée syrienne a pris le contrôle de la localité de Taybé, située à proximité de Sakhné après des accrochages violents.
De plus en plus de miliciens jettent les armes
Dans la province de Damas, les blocus ont poussé les miliciens à rendre les armes.
Après les quartiers Maadamiyyé et Qudsiya, quelques 250 miliciens du quartier de Barzé appartenant dans leur majeure partie à l’ASL se sont rendus à l’armée syrienne, après avoir aussi livré leur armements lourds et le drapeau du pays a été arbore.
L’opération s’est faite grâce à la médiation du Comité de réconciliation national en collaboration avec les notables du quartier. Durant ces derniers mois, les accrochages intermittents n’ont permis aux miliciens de ne réaliser aucune avancée dans ce quartier situé au nord-est de Damas, en raison surtout du blocus imposé par l’armée régulière.
L’un d’entre eux raconte au correspondant du journal libanais al-Akhbar ce qui s’est passé : « nous avons informé l’armée de notre intention de réaliser un compromis depuis un mois à peu près. Nous avions mené le combat pour aider nos gens, aujourd’hui nous devrions les protéger contre la famine et le blocus et contre l’extrémisme de l’EIIL et compagnie ».
Un soldat de l’armée syrienne a donné sa version : « il n’y a pas de commandement unique qui puisse influer sur les miliciens. Il s’agit de groupuscules qui font pression les uns les autres. Et dès que les miliciens se remplissent le ventre, ils oublient la réconciliation et reprennent les armes ».
Dès la conclusion de l’accord, des denrées alimentaires et des ambulances ont été dépêchés vers le quartier.
Bientôt Darayya
A Darayya, situé au sud-ouest de Damas, les pourparlers se poursuivent pour un mettre au point un scénario similaire.
Sachant que le nombre des miliciens tourne autour des 3000 à peu près, dont seuls 800 peuvent combattre, alors que les autres souffrent de plusieurs maladies en raison du manque d’eau et de l’insalubrité des lieux où ils se trouvent, indique une source sécuritaire pour le journal. Selon lui, la réalisation d’un compromis est une question de temps, et ces miliciens sont disposés à accepter les conditions élaborées par l’armée syrienne.
« Ils craignent le plus d’être liquidés, après s’être rendus. Mais l’armée leur a donné sa parole d’honneur qu’il n’en sera rien et qu’elle compte les recruter pour gérer leurs régions ».
A Barzé, comme à Qudsiya, les miliciens ont rejoint le rang des forces de la Défense nationale.
Deux autres régions du Qalamoune semblent aussi prêtes à jeter les armes : Zabadané et Maddaya. Le drapeau syrien a d’ores et déjà été arbore dans cette dernière.
A Yarmouk, ça traine, la famine
En revanche, le compromis tarde à venir dans le camp palestinien Yarmouk, au sud-est de Damas, en raison surtout du refus des parties palestiniennes des deux bords : le commandement général (CG) (pro syrien) et le Hamas (pro insurrection). 400 miliciens se sont retranchés dans ce camp.
« Les membres du premiers ont proféré des menaces aux éléments du Hamas, lesquels en ont profité pour laisser la situation telle quelle dans le camp et protéger le dos de leurs frères du Front al-Nosra à Yelda et Bebella » rapporte un militant dans le service de secours du camp, en allusion à la rencontre qui a rassemblé ces factions depuis deux semaines.
Le Hamas prend aussi pour otage les 1.500 civils qui se trouvent toujours dans le camp et refusent leur évacuation, alors que la situation dans le camp est invivable. 12 personnes sont mortes de faim ces derniers temps.