"Les cinq pays membres du Conseil de sécurité feront tout pour éviter le vide présidentiel au Liban".
Le train du gouvernement rassembleur a bel et bien quitté la gare bien qu’il soit réaliste de reconnaître qu’il pourrait ne pas arriver à destination.
Mais Michel Sleiman n’a pas cessé de parler d’un gouvernement de technocrates. Il faudra absolument que quelqu’un explique au président de la République qu’un gouvernement de fonctionnaires serait une véritable calamité, voire une trahison constitutionnelle et une atteinte flagrante à la démocratie.
Il faudrait rappeler à Michel Sleiman et Tammam Salam la chose suivante: «Au lieu de vous mettre dans l’embarras en vous engouffrant dans l’impasse que représente un gouvernement de fonctionnaires, pourquoi ne pas mettre plutôt les autres dans l’embarras?
Pourquoi ne pas annoncer que vous êtes dans l’obligation de former un gouvernement de pôles politiques, et non un gouvernement d’enfants?
Pourquoi n’agiteriez-vous pas la menace d’un décret portant les noms de Michel Aoun, Fouad Siniora ou Saad Hariri, Walid Joumblatt, Talal Arslan, Mohammed Raad et un représentant de Nabih Berry ainsi que des représentants des autres pôles politiques dans le pays?
Pourquoi ne pas les inviter à tenir les rênes du pouvoir, à gérer le vide, le dialogue, la recherche d’une solution, puis toutes les élections nécessaires aussi? S’ils refusent, ils se retrouveront, eux, dans l’embarras, et vous auriez évité, vous, la mascarade que serait le gouvernement de fonctionnaires.»
Eviter le vide présidentiel
Pour sa part, le quotidien saoudien AlHayat a rapporté, citant des sources diplomatiques occidentales, que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, en coopération avec la Russie et la Chine, exerceront des pressions sur les protagonistes libanais durant le mois de mars prochain en vue de l’élection d’un président de la République, et d’éviter le vide à la tête de la Magistrature suprême, insistant que l’élection d’un nouveau chef d’Etat est plus importante que la formation d’un gouvernement, vu le symbole qu’incarne cette fonction.
Surtout que ce sera la première fois depuis longtemps qu'un président aura élu par les différentes parties libanaises.
Les membres permanents du Conseil de sécurité envisageraient d’exhorter les principales formations adverses au Liban à parvenir à une entente dans l’optique de couper court au vide à la présidence de la République.
Les mêmes sources ajoutent que seul Paris est en train de dialoguer avec le Hezbollah.
Ces démarches, affirment ces sources, sont motivées par la situation dangereuse que traverse le Liban, surtout qu’il n’y aura pas un nouvel accord ni à Doha ni ailleurs, afin de donner un élan à l'élection présidentielle.
Ces pays oeuvreront à apporter un plus grand soutien à l’Armée libanaise ces trois prochains mois, afin de contrecarrer, dans la mesure du possible, les risques qui pèsent sur le pays.
Les mêmes sources enchaînent que ces pays ont perçu une amélioration considérable dans la prestation de l’Armée libanaise sur le plan local durant les trois dernières années, en dépit des incidents sécuritaires survenus dans le pays.
Les sources estiment que l’élection d’un nouveau président est susceptible de résoudre les problèmes politiques qui sévissent dans le pays, d’autant que les différentes formations sont paralysées et resteront attachées aux cartes qu’elles tiennent en main jusqu’à cette échéance.
L’élection d’un nouveau président et la formation du gouvernement doivent s’inscrire dans le cadre d’un deal qui devra être conclu entre les divers protagonistes au Liban et non pas à Paris, à Doha ou ailleurs, ajoutent les sources précitées.
Al Akhbar + Al Hayat + Mediarama